18 %, taux de corruption en Tunisie, selon Transparency International

11-12-2019

Le taux de corruption et du recours aux intermédiaires en Tunisie est de 18%, selon les résultats du baromètre mondial de la corruption (2019), réalisé l’ONG Transparency International  durant l’année 2018.

« Quelques 8% des Tunisiens interrogés, pensent que la corruption est monnaie courante dans les écoles publiques.  11% des sondés estiment qu’elle est aussi fréquente dans le secteur de la santé publique, a affirmé I Watch qui a tenu ce mercredi 11 décembre une conférence de presse autour des résultats de ce sondage.

Les résultats se sont basées sur des questions autour de la corruption, posées à un échantillon de 6000 personnes, âgées de plus de 18 ans, venant des six pays de la Tunisie, le Maroc, Soudan, Jordanie, Le Liban, et la Palestine.

La plupart de gens ont recours aux pots-de-vin pour avoir accès à des meilleurs services de santé, selon le président d’I Watch, Achref Aouadhi. 

 D’autre part, 12% des interrogés, ont affirmé avoir payé une somme aux employés des services des mines pour avoir plus rapidement des pièces d’identité…

Quant aux taux le plus élevé de la corruption, il concerne le secteur de la police ; 17% des tunisiens pensent que leurs concitoyens payent des sommes pour éviter les pénalités en cas d’infraction routière…

Par ailleurs, le baromètre de TI a aussi révélé que 31% des tunisiens estiment que les corrompus travaillent dans la fonction publique, 30% affirment qu’ils font partie des membres du parlement…

D’autre part, 28% des interrogés affirment que les hommes d’affaire tunisiens font recours à la corruption pour obtenir des avantages et des facilitations.

Une proportion de 16%  de l’échantillon, souligne que les magistrats et les employés de la justice, obtiennent des rétributions en échange de leur acte de complaisance.

Achref Aouadi, a souligné, que « 59% des tunisiens ont la conviction que les simples citoyens peuvent avoir un impact sur le processus de la lutte contre la corruption ».

Selon lui, « c’est un indicateur qui montre que les tunisiens croient à l’efficacité de la dénonciation des corrompus, surtout avec les mesures qui ont été prises par l’instance nationale de la lutte contre la corruption (INLUCC), en matière de protection des lanceurs d’alerte ».

« Cet espoir des citoyens tunisiens provient des bons échos qu’ils ont reçu suite aux efforts de la société civile », a précisé Aouadhi.

A ce sujet, il a évoqué l’affaire de la société Karoui&Karoui, en rappelant que son propriétaire Nabil Karoui, a été arrêté pour évasion fiscale et opacité financière grâce à l’investigation de l’ONG « Ana Yakidh ».

Selon lui, cette affaire a contribué largement à rendre l’espoir aux tunisiens, en matière de lutte contre la corruption…

En revanche, il a indiqué que : « ladite guerre menée contre la corruption, par le chef du gouvernement Youssef Chahed s’est résumée uniquement à des slogans ».

« Le gouvernement n’est pas intervenu dans plusieurs affaires de corruption. Bien au contraire, Chahed a renforcé la culture de l’impunité », selon ses dires.

Il a évoqué, à cet effet, la levée du gel sur les biens de l’homme d’affaire Marwen Mabrouk le gendre de Ben Ali, en janvier 2019.

Le rapport de la Transparency a été publié aujourd’hui en présence des représentants régionaux de l’organisation, venus des six pays de la région MENA, concernés par cette étude, sur le baromètre mondial de la corruption.

Emna Bhira