Gouvernement Mechichi : Les Tunisiens désenchantés, et dans l’expectative !

03-09-2020

Les événements politiques se sont enchainées avec une cadence effrénée durant cette semaine, mettant le paysage politique en ébullition continue…

Le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, et les membres de son cabinet ont obtenu la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple dans une ambiance tendue, traduisant une crise persistante, dont l’existence a été clairement confirmée à travers le discours du président de la République Kais Saied, lors de la cérémonie de prestation de serment tenue ce mercredi au Palais de Carthage.

Le chef de l’Etat a lancé des messages subliminaux, dénonçant « les mensonges et les affabulations » le visant, évoqués par les députés durant la plénière. Saied a même parlé de « trahisons, des infiltrations, des promesses mensongères et du fait de se jeter dans les girons du sionisme et du colonialisme »…

En ce jour de cérémonie de passation de pouvoirs entre le chef du gouvernement sortant Elyes Fakhfakh et son successeur Mechichi, tenue à Dar Dhiafa à Carthage, Gnetnews est allé découvrir les impressions des Tunisiens sur cette scène politique, toujours en pleine mutation…

Sécurité, emploi et stabilité sont les priorités des citoyens

Au centre-ville de Tunis, les citoyens sont dans l’expectative. Ils semblent fatigués d’autant de changements depuis les dernières élections législatives. Ils ont exprimé leur inquiétude, voire leur désespoir et crainte pour les générations futures.

« La Tunisie est en train de descendre dans les abysses de la médiocrité », a lancé un retraité déçu de la classe politique, appelant les jeunes à ne pas attendre des années pour se révolter, et prendre leur destin en main.

« On a marre des beaux discours des politiciens. Quant aux partis, il faut leur donner le temps pour travailler, et éviter de s’ingérer dans leurs affaires, sinon on va revivre le même scénario », a averti un fonctionnaire interpellé dans l’Avenue  Habib Bourguiba.

Interrogé sur ses attentes des objectifs du futur gouvernement, il a appelé Mechichi à développer l’agriculture et les secteurs des nouvelles technologies, et à offrir une formation professionnelle aux jeunes qui déambulent dans les rues…

« Il faut leur apprendre les petits métiers pour lutter contre l’oisiveté qui mène finalement au crime et au banditisme… », ajoute-t-il.

Deux autres quarantenaires croisés à la rue de Marseille, ont confirmé qu’ils ont confiance en Hichem Mechichi. « C’est un ancien ministre de l’intérieur, il doit surement avoir un plan pour restaurer la sécurité publique surtout  avec la prolifération des braquages dans la rue, visant notamment les femmes… », a indiqué l’un d’eux.

Par rapport au discours de Kais Saied dans lequel il s’est attaqué au mouvement Ennahdha, Qalb Tounes et à la coalition Al Karama, à cause de ce qu’il a considéré une campagne de diffamation menée contre lui, ces deux intervenants ont souligné qu’ils ont une entière confiance en lui. « S’il a évoqué de telles accusations, c’est qu’il a tout à fait raison. Le fait qu’il était en colère, montre qu’il y a sans doute anguille sous roche, qui favorise l’instabilité en Tunisie», concluent-ils.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi