La Fatiha récitée à la mémoire de Mohamed Morsi, après une vive agitation à l’ARP

18-06-2019

Les députés ont récité ce mardi, lors d’une plénière à l’Assemblée, la Fatiha, à la mémoire de l’ancien président égyptien, Mohamed Morsi, après un débat houleux entre ceux qui soutiennent cette proposition, et ceux qui y perçoivent une politisation de l’Assemblée.

Le vice-président de l’Assemblée, Abdelfattah Mourou, a tranché in fine ce débat et a conduit la récitation de la première sourate du Coran, pour l’âme du défunt président, expliquant que cette position procédait de considérations humaines. « Nous sommes faibles devant la mort, nous respectons la mort, et nous souhaitons le bien pour ceux qui meurent, il ne s’agit guère d’une position politique qui consiste à s’aligner sur une partie, au détriment de l’autre », a-t-il souligné.

C’est le président du bloc d’Ennahdha, Noureddine Bhiri, qui a proposé de réciter la Fatiha à la mémoire de Morsi, tout en mettant en avant « les relations solides et fortes avec le peuple égyptien et ses institutions ».

La députée Fatma Msedi s’est virulemment opposée à cette proposition, « qui n’a pas lieu d’être dans un parlement tunisien », accusant Ennahdha de faire la politique des frères musulmans.

Imed Daïmi a approuvé la récitation de la Fatiha, qui sera, à ses yeux, « un signe de souveraineté de ce parlement démocratique ». La Fatiha sera une marque « de solidarité humaine avec l’homme qui est mort injustement en prison », a-t-il dit.

Fayçal Tebbini a regretté que le parlement soit divisé sur une telle question, qualifiant cela de « honte », invoquant la miséricorde divine pour Morsi et ses condoléances à sa famille.

Mongi Harbaoui a considéré que cette question est « litigieuse et ne pourrait être posée dans un parlement tunisien », appelant Dieu à accueillir le défunt dans sa miséricorde.

Le président du bloc de la coalition nationale, Mustapha Ben Ahmed, a pointé « une situation surréaliste », signalant que le parlement est tombé très bas en étant divisé sur une telle question. « L’homme est mort, on appelle Dieu à l’accueillir dans sa miséricorde, tout en respectant l’Etat égyptien ». Il a rappelé que Bourguiba acceptait les condoléances pour ses adversaires, et avait organisé une cérémonie funéraire pour Sayyed Kotb, après son assassinat (Ndlre : sous Jamel Abdennaceur).

Le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, qui était présent, a quitté l’hémicycle au milieu de ce débat.

La Rédaction