La Tunisie a beaucoup d’avoirs spoliés à l’étranger, « ceux des pauvres et des démunis » (Kaïs Saïed)

26-11-2020

Le président Kaïs Saïed a déclaré hier que « la part des avoirs spoliés récupérée par la Tunisie est insignifiante, par rapport à leur valeur réelle », évoquant « les droits du peuple tunisien ».

« Depuis 2015, les choses sont à l’arrêt, on a eu recours à un cabinet d’avocats et d’importantes sommes ont été dépensées pour la reprise des biens mal-acquis, mais le résultat est insignifiant », a-t-il souligné.

Présidant hier, mercredi 25 novembre 2020, la première réunion de la commission chargée de la restitution des avoirs spoliés à l’étranger, Saïed a indiqué que la Tunisie disposait de beaucoup d’avoirs et de richesses à l’étranger, évoquant un rapport de la banque mondiale de l’année 2012, selon lequel, « le pouvoir en place avant le 14 janvier, avait la mainmise sur 21 % de l’économie tunisienne ».

Saïed a déploré qu’il y ait autant d’avoirs spoliés pour un pays quasiment sinistré, signalant que les pays étrangers considèrent que l’on n’œuvre pas assez pour récupérer ces fonds.

« Il est regrettable qu’un président étranger te demande de l’aider à récupérer des avoirs spoliés », a-t-il dit.

Action judiciaire et diplomatique

La réunion a ainsi examiné « la mise en place de nouvelles procédures de l’action judiciaire et diplomatique en vue de récupérer ces fonds, et de ne pas dépasser les délais convenus afin que les droits du peuple tunisien ne soient pas frappés de prescription ».

Les difficultés procédurales et légales ayant empêché d’atteindre les résultats escomptés depuis 2011 ont été, également, évoquées.

Le chef de l’Etat a affirmé la nécessaire conjugaison des efforts à l’intérieur et à l’extérieur en cette conjoncture financière difficile dans le pays afin de restituer ces fonds.

S’agissant de cette commission, créée au niveau de la présidence, le locataire de Carthage a indiqué que « certains en contestent la légalité, mais il aurait mieux valu évoquer la légitimité des droits du peuple tunisien, le but étant de restituer les avoirs à l’étranger ; ceux des pauvres et des démunis », a-t-il souligné.

Il a, également, prôné « l’action diplomatique sur le double-plan bilatéral et multilatéral, en impliquant les organisations internationales en vue de restituer les avoirs spoliés, outre la nécessité d’agir sur le front judiciaire pour éviter que ces affaires ne soient prescriptibles ».

Le chef de l’Etat a appelé à des réunions périodiques de cette commission, en en consolidant la composition par des experts et techniciens de différentes spécialités.

Ont pris part à cette rencontre le chef du gouvernement, les ministres de la Justice ; de l’Economie, des Finances et de l’appui à l’Investissement ; et des Domaines de l’Etat et des affaires foncières ; le gouverneur de la Banque centrale, le chargé du contentieux de l’Etat, ainsi que des membres du cabinet présidentiel.

Gnetnews