La partie A du rapport analyse les répercussions de la hausse mondiale des prix des marchandises sur l’économie du pays. Cette augmentation a accru le déficit commercial qui est passé de 10,2 % du PIB à 15 % en 2022, la part de l’énergie et des aliments représentant 69 % du déficit. L’inflation mondiale a également entraîné une hausse des subventions accordées aux consommateurs, particulièrement dans le domaine de l’énergie, exerçant ainsi une pression sur le budget et la dette publique. Disposant d’un accès limité au financement international, la Banque centrale de Tunisie a continué de refinancer le secteur bancaire national par l’achat d’obligations du Trésor. Le financement local de la dette reste préoccupant, l’inflation ayant atteint son plus haut niveau depuis trente ans (en raison de la hausse mondiale des prix).
La partie B insiste sur l’importance de réformer les subventions à l’énergie, de plus en plus coûteuses pour la Tunisie. Alors qu’elles atteignaient en moyenne 2,1 % du PIB ces dix dernières années, elles ont bondi à 5,3 % en 2022. La suppression des subventions énergétiques contribuerait à régler la crise macro-budgétaire, mais permettrait également d’améliorer la performance du secteur de l’énergie et de stimuler la production d’énergie renouvelable. Le rapport souligne par ailleurs la nécessité de minimiser l’impact de la réforme sur les populations les plus vulnérables, par exemple en instaurant une palette de mesures, telles que des tarifs stables pour l’électricité et le gaz réservés aux ménages à faible revenu, et des transferts permettant de compenser leurs charges financières pendant la transition. Enfin, accompagner la réforme en instaurant des programmes visant à aider les entreprises et les ménages à investir dans l’efficacité énergétique et l’autoproduction d’énergie renouvelable contribuerait à atténuer la pression inflationniste, à préserver la compétitivité économique et à soutenir la transition verte.
D’après Communiqué