Les Etats-Unis condamnent le coup d’Etat au Soudan, et suspend une aide de 700 millions de dollars (Blinken)

26-10-2021

AFP – Les États-Unis ont condamné fermement lundi le renversement du gouvernement civil par les militaires au Soudan et réclamé son « rétablissement immédiat », annonçant la suspension d’une aide financière importante de 700 millions de dollars à la transition soudanaise.

« Nous rejetons totalement la dissolution du gouvernement civil de transition et de ses institutions et appelons à leur rétablissement immédiat », a affirmé le secrétaire d’État américain Antony Blinken dans un communiqué lundi soir.

« L’arrestation du premier ministre Hamdok et d’autres dirigeants civils est inacceptable. Les forces militaires doivent garantir leur sécurité et les libérer immédiatement », a-t-il ajouté.

Washington s’est aussi dit inquiet à propos d’informations rapportant des tirs à balles réelles sur des manifestants pacifiques par les forces de l’ordre soudanaises, appelant à l’arrêt immédiat de telles violences.

« À la lumière de ces développements, les États-Unis suspendent » une aide de 700 millions de dollars consacrée à la transition démocratique, a indiqué M. Blinken.

Son porte-parole Ned Price avait déjà annoncé cette mesure plus tôt dans la journée. « Nous suspendons l’ensemble de ce montant », avait-il insisté, tout en précisant que cela ne concernait pas l’aide humanitaire.

Le général Abdel Fattah al-Burhane a dissous lundi les autorités de transition. Le premier ministre Abdallah Hamdok et la quasi-totalité des dirigeants civils ont été arrêtés, dans un putsch qui s’est déroulé quelques heures seulement après le départ du Soudan de l’émissaire des États-Unis pour la Corne de l’Afrique Jeffrey Feltman.

Ce dernier était sur place justement pour tenter « d’améliorer les relations » entre « les dirigeants civils et les dirigeants militaires », a expliqué Ned Price, assurant que le diplomate n’avait eu aucune indication, avant de partir, de l’imminence de ces « actes antidémocratiques ».

Le porte-parole du département d’État a aussi affirmé que Washington n’avait « pas été en contact » avec le premier ministre ou les autres acteurs politiques depuis leur arrestation. « L’armée est responsable pour leur sécurité, leur santé, et leurs conditions », et « nous réclamerons des comptes » à cet égard, a-t-il dit.

Trois personnes ont été tuées et 80 blessées lundi par les militaires à Khartoum lors de manifestations contre le coup d’État militaire.

Ned Price a laissé planer la menace de sanctions en promettant d’envisager « toutes les mesures appropriées » pour « faire rendre des comptes à ceux qui ont recours à la violence » et « à ceux qui se rendraient responsables de faire dérailler la marche du Soudan vers la démocratie ».