«Qadiroun» s’affiche comme une force fédératrice, hostile au gouvernement

18-04-2019

« L’objectif fondamental de « Qadiroun », est de rassembler les militants, les forces patriotiques, et démocratiques progressistes, autour d’un projet social commun », a déclaré Lobna Saidi, représentante de la société civile, et dirigeante du collectif Qadiroun, lors d’une conférence de presse, organisé aujourd’hui 18 avril 2019.

La dirigeante du collectif a expliqué que le candidat de Qadiroun pour les présidentielles, n’est pas encore connu. Des primaires seront organisées pour élire un candidat consensuel. Quant aux listes électorales pour les législatives, elles seront composées des représentants régionaux du collectif

« La sensibilisation des jeunes contre l’abstention, figure parmi nos priorités, sachant que, trois millions des Tunisiens, ne se sont pas encore inscrits sur les listes des électeurs. Une plateforme web, interactive et participative, sera mise en ligne bientôt par le collectif », a conclu Lobna Saidi.

Le coordinateur général du collectif de la coalition « Qadiroun », Mahmoud Ben Romdhane, a souligné que « les acquis de la révolution étaient menacés par le gouvernement de Chahed, qui a profité de sa position, pour créer le mouvement « Tahya Tounes ».

« L’organisation I WATCH, a révélé les noms des impliqués dans le détournement des fonds publics, utilisés pour la création de « Tahya Tounes », a-t-il ajouté.

Il a indiqué que « Le gouvernement actuel a montré un certain relâchement, face aux accusations faites au mouvement Ennahdha, au sujet des assassinats politiques des martyrs Chokri Belaid, Mohamed Brahmi, Lotfi Naghdh, Mohamed Ben Mufti, et sur les accusations d’infiltration des forces de sécurité publique, et de constitution de forces parallèles, ce qui met en doute la transparence des élections prochaines ».

Le coordinateur général de Qadiroun a évoqué également, les sources de financement des partis politiques, dont les budgets déclarés ne correspondent pas à leurs moyens réels. Il a appelé à « une lutte sans merci contre le financement occulte des partis politiques, l’évasion fiscale et la contrebande. »

En commentant le discours du chef du gouvernement, retransmis mercredi 17 avril 2019, sur la chaine nationale, il a expliqué que les indicateurs économiques révèlent, une régression remarquable à tous les niveaux, depuis l’arrivée de Chahed au gouvernement.

Il a cité la hausse de l’inflation, la chute des réserves en devise, la dépréciation du dinar tunisien, en plus de l’endettement croissant, de 56 milliards en 2016, à 83 milliards actuellement. »

Leith Ben Bacher, un des fondateurs du collectif, et président du syndicat des agriculteurs, a déploré les retombées de l’augmentation des prix du carburant sur les secteurs du transport public et privé, l’agriculture et la pêche maritime.

« Il s’en ajoute, la crise de l’enseignement supérieur confronté à l’indifférence du ministre de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, Slim Khalbous, ce qui présage une éventuelle récidive des grèves l’année prochaine ».

Concernant la situation économique actuelle, il a indiqué que, huit années après la révolution, l’économie de la Tunisie est en crise profonde, avec une croissance en berne, des déficits publics et extérieurs considérables et un endettement qui place la Tunisie parmi les pays les plus endettés. L’épargne nationale est à un très bas niveau, ainsi que l’investissement demeure très faible ».

Emna Bhira