Que pensent les Tunisiens des dernières décisions de Kaïs Saïed, à la veille du 17 décembre?

16-12-2021

Si tout le monde attendait les annonces du président Kaïs Saïed pour le 17 décembre, jour de la commémoration de la Révolution, finalement elles ont été faites en début de semaine. Référendum, élections législatives et poursuite de la suspension de l’Assemblée des Représentants du Peuple ont été au coeur du discours.

Une feuille de route qui a été largement critiquée par de nombreux partis politiques. Mais qu’en est-il pour les Tunisiens? Sont-ils satisfaits de ces annonces? Ont-ils toujours confiance dans la démarche du président? 14 janvier ou 17 décembre? Nous sommes allés à leur rencontre sur L’avenue Habib Bourguiba à Tunis.

La majorité de nos interlocuteurs s’accordent à dire que le 17 décembre est bien la date qui correspond  à la Révolution en Tunisie. « Tout le monde sait que c’est depuis les régions, et notamment Sidi Bouzid que la Révolution a démarré, alors ce changement est logique », affirme l’un d’entre eux.

Pour autant, un passant explique néanmoins que cette décision relève plutôt du populisme. « Tous ses discours ne sont que populisme et poudre aux yeux », lance-t-il.

En ce qui concerne les dernières décisions prises par Kaïs Saïed, la plupart des Tunisiens que nous avons rencontré pensent qu’elles sont bonnes et que le président est sur la voie de la démocratie. « Nous venons de vivre 10 ans de souffrance, alors ce qui nous attend ne peut pas être pire que ce qu’on a vécu! », nous dit l’un d’entre eux.

Autre sujet abordé celui de l’organisation d’un référendum sur la constitution en juillet 2022 et d’élections législatives pour décembre 2022. Pour les personnes interrogées il s’agit là encore d’une preuve que Kaïs Saïed demeure dans la voie de la démocratie. « Le référendum est une chose nouvelle en Tunisie et je trouve qu’il est important de donner la voie aux jeunes surtout ».

« Nous devons passer à un régime présidentiel. C’est la seule solution pour que la Tunisie aille de l’avant », explique un retraité. « Quant au Parlement, il n’est pas nécessaire au final. Car on va ce que cela a donné pendant 10 ans…bagarres, violences et mensonges », ajoute-t-il.

Depuis maintenant cinq mois, le président Kaïs Saïed s’est accaparé tous les pouvoirs à travers l’article 80 de la Constitution. Pour la sphère politique tunisienne le chef de l’Etat a pris beaucoup trop de temps afin de donner sa vision de l’avenir du pays. Pour les citoyens que nous avons rencontré, c’est au contraire le temps nécessaire afin de poursuivre une politique en adéquation avec la démocratie. « Nous avons déjà attendu 10 ans…alors nous pouvons encore patienter un an », analyse l’un d’eux.

Retrouvez l’intégralité de notre micro-trottoir dans la vidéo ci-dessus.

Wissal Ayadi