Tunisie : Il y a 45 ans, survenaient les évènements du 26 janvier 1978, « le jeudi noir »

Il y a 45 ans, jour pour jour, survenaient les événements du 26 janvier 1978, connu sous le nom du jeudi noir. Des émeutes secouaient à l’époque Tunis, résultat d’une crise aigüe, voire d’une rupture entre le syndicat et le pouvoir. Le casus belli était la grève générale, la première depuis l’indépendance décidée par l’UGTT, laquelle a trouvé une adhésion populaire.
Pour le pouvoir de l’époque incarné par le tandem Bourguiba/ Nouira, avec Dhaoui Hannablia au ministère de l’Intérieur, le syndicat, alors mené par l’un de ses leaders historiques Habib Achour, a franchi l’infranchissable ; il n’aura pas fallu plus pour que la situation ne dégénère.
C’est le tournant libéral alors pris par Hédi Nouria qui suscitait des grincements de dents dans les rangs syndicaux.
Les rapports entre le pouvoir et le syndicat n’ont eu de cesse de se distendre, le pacte social signé une année auparavant, ne parvenait plus à gérer les crises sociales.
Parallèlement, les autorités menaient une politique répressive contre l’opposition de l’époque, notamment, le mouvement de l’unité populaire (MUP), dirigé par Ahmed Ben Salah, et le mouvement des démocrates socialistes (MDS), mené par Ahmed Mestiri.
Les évènements du 26 janvier, à proprement parler, portent sur une gigantesque manifestation ayant secoué Tunis, avec des milliers de manifestants qui se sont rassemblés dans les rues de la Médina. La tension est alors montée d’un cran, et des émeutes ont éclaté, réprimées par la police.
Le jour même, Bourguiba décrétait l’état d’urgence, et signait le Décret n° 78-50 du 26 janvier 1978, le réglementant. Un couvre-feu est aussi instauré.
Selon le pouvoir en place, le jeudi noir a fait 46 morts et 325 blessés. D’après d’autres sources concordantes, le bilan est beaucoup plus lourd.
Hasard du calendrier, le décès du Premier ministre de l’époque, Hédi Nouira, le 25 janvier 1993, (il y a 30 ans), est commémoré un jour avant.
Gnetnews