Tunisie : Kaïs Saïed pointe un faux débat autour de l’égalité dans l’héritage

14-08-2020

Le président de la république, Kaïs Saïed, a pointé un faux débat, autour de l’égalité dans l’héritage, et qui, plus est, n’est pas innocent.

Dans un discours prononcé hier, à Carthage, à l’occasion du 13 août, fête nationale de la femme, devant un parterre de femmes du monde politique, civil, culturel, de son épouse, Ichraf Chebil, et en présence du président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, du chef du gouvernement d’expédition des affaires courantes, Elyes Fakhfakh et de ses ministres, du chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi…, le chef de l’Etat a évoqué « un faux conflit » autour de l’héritage ; « le mieux serait d’assurer l’égalité entre la femme et l’homme en matière de droits économiques et sociaux ».

« Le texte coranique est clair à ce sujet, et le dispositif de l’héritage en Islam repose sur la justice et l’équité », a-t-il affirmé.

Il a ajouté que « l’égalité telle qu’elle a été conçue dans la pensée libérale, est une égalité de façade qui n’est pas fondée sur la justice ».

Saïed a affirmé que le peuple tunisien réclame la liberté et la justice, que les enfants de la Tunisie ne sont pas tombés en martyr à cause de ces fausses affaires, qui sèment la discorde et la division. « Il n’y a pas lieu que quiconque tire sa légitimité que de la volonté de la majorité, et non d’une volonté imposée par la lecture d’un texte ou l’interprétation d’une parole ou d’un fait Â».

Au sujet du Code du Statut personnel (CSP), il a estimé que ses dispositions sont conformes aux préceptes de l’Islam.

Le chef de l’Etat a, par ailleurs, indiqué que « les textes juridiques régissant la vie des citoyens créent, d’habitude, une controverse quant à leur conformité avec les préceptes de l’Islam », citant l’exemple de l’article premier de la Constitution, qui dispose que la religion de l’Etat est l’Islam, alors qu’on ne peut classer les pays sur la base de la religion qui représente une caractéristique qui concerne le peuple.

Il a imputé cette spécification à des raisons historiques, signalant que la mention de la religion de l’Etat est l’Islam, remonte à la période de l’empire Ottoman.

La mission de l’Etat consiste à réaliser les finalités de l’Islam, en étant juste envers l’ensemble des citoyens, a-t-il dit, ajoutant que « les Tunisiens et Tunisiennes ont besoin de bénéficier de leurs droits sur la base de la justice, car, ils ne possèdent pas des comptes à l’étranger, pour récolter les fruits de l’égalité successorale ».

Le chef de l’Etat a évoqué les circonstances de la parution du Code du Statut Personnel (CSP) par le défunt président, Habib Bourguiba, appelant « à être équitable envers tous ceux qui se sont acharnés à défendre la femme et ses droits, comme Taher Haddad, Cheikh Taher Snoussi, Cheikh Othman Belkhouja en Tunisie, et autres défenseurs de la femme dans des pays arabes voisins ».

Gnetnews