Tunisie : Le ministre de l’Intérieur affirme que « les allégations sur l’expulsion des migrants sont sans fondements »

04-08-2023

Le ministre de l’Intérieur, Kamel Feki, a déclaré hier, jeudi, que ce qui a été publié par certaines organisations internationales, notamment, « la déclaration du porte-parole de l’ONU, à la date du 01er août, sur la nécessité de protéger les demandeurs d’asile et les migrants africains sur les frontières tunisiennes, comme étant imprécis et s’apparentant à la supercherie ».

Les allégations sur les expulsions sont sans aucun fondement, a affirmé le ministre, appelant « à s’assurer des informations avant leur publication, du fait des répercussions négatives que ça a sur l’institution sécuritaire, laquelle ne ménage aucun effort en vue de sauver les migrants sur les frontières terrestres et maritimes ».

Dans un entretien avec la TAP, Féki a indiqué que « quelque 15 327 migrants irréguliers, dont 95 % sont de nationalités africaines de l’Afrique subsaharienne, ont été sauvés, et ce entre Janvier et juillet 2023 », affirmant « le respect par la Tunisie de tous ses engagements, et des attributs des droits de l’homme, a fortiori qu’il suit, lui-même, le traitement humain et l’action de terrain des unités sécuritaires, dans le cadre de la coordination avec les organisations internationales, notamment le croissant rouge ».

Le ministre a réitéré que « les tempêtes médiatiques n’ont pas d’impact sur les relations de fraternité entre la Tunisie et ses frères en Libye et en Algérie, et n’entame pas la détermination de notre institution sécuritaire en matière de lutte contre le terrorisme, la contrebande, la traite des humains et tout ce qui est de nature à attenter à la dignité humaine ».

L’ONU s’est dite « profondément préoccupée par l’expulsion des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile de la Tunisie vers les frontières avec la Libye et l’Algérie. Plusieurs d’entre eux sont morts à la frontière avec la Libye et des centaines d’autres, dont des femmes enceintes et des enfants, vivraient dans des conditions extrêmement difficiles avec peu d’accès à la nourriture et à l’eau ».

Dans un communiqué paru sur son site officiel, l’ONU réitère, par la voix du porte-parole de son Secrétaire Général, Farhan Haq, « l’appel que son Haut-Commissaire pour les réfugiés (HCR) et l’OIM ont lancé la semaine dernière, afin qu’il soit mis fin immédiatement aux expulsions et que les personnes concernées bloquées à la frontière soient réinstallées d’urgence dans des endroits plus sûrs, où elles peuvent être protégées et avoir accès à l’eau, à la nourriture et aux soins de santé ».

L’ONU réitère que « tous les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile doivent être protégés et traités avec dignité, dans le plein respect de leurs droits quel que soit leur statut et conformément aux droits de l’homme et au droit des réfugiés ».

Gnetnews