Tunisie/ Dépressions du printemps : Un mal-être inexpliqué mais remédiable !

27-05-2022

L’arrivée de l’automne ou encore de l’hiver est souvent marquée une baisse de moral, du tonus et d’énergie ; Il en résulte des troubles de l’humeur saisonnier, dus à la baisse de la luminosité et au manque de la vitamine D. Après des mois de repli chez soi à cause du froid, de la déprime du mauvais temps, l’orage, la pluie, et de la baisse de la luminosité, les mois de mars/avril/mai sont censés agir positivement sur notre humeur.

Cette réalité n’est pas vécue par tous de la même manière, certains subissent une fatigue printanière, malgré l’adoucissement des températures et les journées ensoleillées…

Cette transition saisonnière a-t-elle réellement une incidence sur notre bien-être ? Si le syndrome de dépression saisonnière en hiver est clairement identifié, qu’en est-il au printemps ? Comment pourrait-on profiter de la période printanière, du beau temps et de l’ensoleillement, pour améliorer son état mental et sa santé psychique.

Dr. Racha Triki Regai, psychiatre et ancienne assistante hospitalo-universitaire, nous aide à faire le point, dans un entretien accordé à Gnetnews.

« La fatigue printanière n’est pas pathologique »

La fatigue printanière se manifeste par une baisse d’énergie, un sentiment de lassitude, ou par un état de tristesse passagère. De nombreuses personnes sont concernées par ce phénomène dont les causes exactes n’ont pas encore été établies cliniquement ou scientifiquement. Cette fatigue n’est pas pathologique, et ne représente en aucun cas un symptôme de trouble psychiatrique. Il s’agit d’un état psychologique multifactoriel, non lié aux effets du printemps, mais d’origine factuelle, en rapport directe avec le vécu ou l’état de santé du patient.

Dr. Triki Regai a tenu à préciser aussi que les patients qui traitent contre la dépression saisonnière viennent consulter chaque année durant le début de l’automne ou de l’hiver. Ils souffrent de symptômes cycliques de la dépression, qui persistent chaque année durant toute leur vie, s’ils ne sont pas soignés. Dans le cas des patients témoignant d’une fatigue printanière, les signes sont temporaires voire aléatoires, et peuvent disparaitre sans traitement, ou médicaments.

Les causes de la fatigue printanière

La psychiatre a expliqué dans ce sens, que pendant les sombres journées hivernales, la mélatonine, l’hormone du sommeil est libérée en plus grande quantité. Et, à l’opposé, la sérotonine l’hormone impliquée dans la régulation des comportements, l’humeur, l’anxiété, qui est responsable aussi de l’état de veille est produite en moins grande quantité.

A la fin de l’hiver, les réserves de vitamine D sont pratiquement épuisées. Un faible taux de cette vitamine peut être associé à la fatigue. Il est donc tout à fait concevable que le manque de lumière en hiver ait un effet sur l’humeur en raison de faibles taux de vitamine D, indique-t-elle.

Lorsque, au printemps, les jours rallongent, l’organisme libère moins de mélatonine et davantage de sérotonine. Cette perturbation peut mettre le corps à rude épreuve, ce qui se manifeste souvent par la fatigue. Mais cette faiblesse est peu fréquente, et demeure liée à des causes extérieures, et non pas à la saison elle-même. D’ailleurs, les patients continuent à consulter avec la même fréquence durant cette période.

Profiter du soleil pour lutter contre la fatigue printanière 

La fatigue printanière dure généralement peu de temps par rapport aux troubles de l’humeur saisonniers. Il faut chercher toutefois autant que possible à sortir s’aérer, à faire de l’exercice de préférence en plein air et à s’exposer au soleil, à titre préventif. Les flots de lumière du jour non seulement reconstituent les niveaux de vitamine D, mais augmentent également la production de sérotonine.

Evitez de manger trop gras, préférez des aliments frais et sains. Des fruits et légumes en abondance fournissent une énergie précieuse et des vitamines importantes, recommande Dr.Triki Regai.

E.B