Tunisie : Les anciens de la ligue rappellent son rôle de contre-pouvoir, et contestent sa participation à un dialogue formel

25-05-2022

Les anciens dirigeants de la ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), expriment « leur profond mécontentement », de ce qu’il en est advenu au sein de cette ancienne organisation, pointant « une absence perceptible, et une démission quasi-totale, devant de nombreux dépassements graves, attentatoires à la déclaration universelle des droits de l’Homme, dans son exhaustivité et sa corrélation avec l’Etat de droit et des institutions, notamment depuis le 25 juillet 2021 ».

La situation a atteint un point tel, jusqu’à « l’approbation par le comité directeur de la ligue à la majorité des voix, d’entrer dans un dialogue formel, ne répondant pas aux garanties élémentaires en termes de transparence et de démocratie, et dont les résultats sont connus au préalable », soulignent-ils.

« En respect de l’histoire de la ligue, et de son rôle militant, notamment en temps de crises, mus par leur foi en sa symbolique comme référence et boussole de nombreux acteurs, sur le double-plan national et international, et leur conviction de son rôle pionnier en matière des droits de l’homme » ; les ex-dirigeants de la ligue expriment « leur soutien à l’UGTT et à la décision de sa commission administrative ayant rejeté d’entrer dans un dialogue formel, lequel n’est autre qu’un plébiscite des décisions prises par le président de la république, d’une manière unilatérale, sans consulter qui que ce soit ».

Ils rappellent que « la ligue était, de tout temps, aux côtés de la centrale syndicale, et des autres organisations nationales indépendantes, dans les positions militantes et les batailles de défense des droits, à l’époque du despotisme et après ».

La ligue et ses alliés représentent « un contre-pouvoir, et une force de proposition unifiée, notamment pendant les virages nationaux », affirment-ils.

Les anciens de la ligue appellent ses membres qui assument une responsabilité en son sein à prendre « une position historique, reposant sur ses principes et ses constantes, et rejetant la tutelle et l’alignement derrière le pouvoir, quels qu’en soient les prétextes ». Ce qui induit l’appel à « un dialogue réel sans exclusion, susceptible de sortir le pays de ses crises profondes, et préservant les acquis démocratiques réalisés depuis la révolution ».

La ligue avait fait part de sa décision de participer au dialogue national, sous conditions, et tout en rejetant d’en approuver des résultats préparés à l’avance.

Gnetnews