Tunisie : Les clefs pour une agriculture intelligente, lors d’une expo-conférence GlobalNet/ APIA

10-05-2022

GlobalNet a organisé, le lundi 9 mai à l’Hôtel Regency Gammarth, en partenariat avec l’Agence de promotion des investissements agricoles (APIA), une expo-conférence intitulée « Les solutions numériques et technologies innovantes pour une agriculture moderne ».

Cet événement a rassemblé différentes parties prenantes (agriculteurs, pépinières et entreprises d’agriculture) avec une vingtaine de startups ayant présenté des solutions innovantes capables d’améliorer les rendements et de faciliter la vie des agriculteurs.

Une occasion pour GlobalNet, à travers sa collaboration avec la startup Treetronix, de présenter son nouveau réseau IOT LoraWan, créé en partenariat avec Tunisie Télécom, tout en proposant au public un cas d’usage via la nouvelle solution d’irrigation intelligente Xtree.

Promouvoir une agriculture plus intelligente
Le ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, Mahmoud Elyes Hamza, a souligné l’importance de cette rencontre ; une occasion inespérée de présenter des cas réels permettant d’intégrer des solutions numériques en vue de la modernisation secteur agricoles. « Dans un pays où l’agriculture représente 11 % du PIB, une meilleure gestion des conditions climatiques et des ressources en eau, est devenue primordiale, voire une nécessaire » a indiqué le ministre.

Le ministre de l'Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, Mahmoud Elyes Hamza
Le ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, Mahmoud Elyes Hamza

Il a, au passage, mis l’accent sur l’importance de promouvoir une agriculture plus intelligente et capable de générer de nouveaux emplois afin d’éviter une fracture numérique face à la révolution que vit, actuellement, le monde.

Vulgariser de nouvelles solutions auprès des agriculteurs
Le choix de cette thématique n’est pas fortuit, il est dicté par les bouleversements qui secoue le monde (perturbations climatiques, raréfaction des eaux, révolution numérique…), a renchéri la directrice générale de l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA), Inji Douggui.

«Il fallait donc impérativement que le secteur agricole finisse par s’adapter à ces changements pour une utilisation plus responsable des ressources naturelles. Dans ce contexte, nous avons réuni des représentants de startups avec des agriculteurs et exploitants agricoles afin que ces derniers puissent, à travers ces solutions informatiques, découvrir les dernières innovations de cet écosystème et évoquer leurs besoins pour des solutions plus adaptées » a souligné Inji Douggui.

La directrice générale de l'Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA), Inji Douggui.
La directrice générale de l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA), Inji Douggui.

« L’objectif de cet événement était de présenter des services à forte valeur ajoutée aux investisseurs agricoles et aux agriculteurs, moyennant des coûts optimums, créer l’offre et la demande ainsi qu’une synergie sur le marché. Ce matching entre les différents intervenants servira à la création de propositions en vue de soutenir le secteur tant au niveau des subventions des startuppeurs que de vulgarisation de nouvelles solutions auprès des agriculteurs. » a indiqué la directrice de l’APIA.

L’IOT, un chiffre d’affaires de 3000 milliards de dollars
Adel Dahmani, DGA du groupe 3S, a, de son côté, mis en avant l’importance de l’outil IOT dans l’industrie et l’ensemble des secteurs. « Aujourd’hui, 95% des objets ne sont pas connectés. Partant de ce constat, on aura en 2025 à peu près 27 milliards d’objets qui vont être connectés, y compris les différents acteurs du secteur agricole (bétail, terrains agricoles,) avec des capteurs qui coutent à peine 1 dollar l’unité. Ces technologies sont donc aujourd’hui disponibles ».

Et de poursuivre : « 3S Globalnet a mis en place en partenariat avec Tunisie Télécom, le premier réseau d’infrastructure IOT en Tunisie. Comment ? En équipant l’ensemble les pylônes de l’opérateur téléphonique à travers tout le pays de passerelles IOT. Celles-ci sont reliées au réseau LORA à travers deux datacenters pour qu’on puisse connecter l’ensemble des données sur un Cloud. Ainsi, toutes les startups qui le souhaitent, pourraient développer des applications mobiles spécifiques destinés aux agriculteurs ».

L’IOT pèse, à lui-seul, un chiffre d’affaires de 3000 milliards de dollars !

« L’IOT est devenu omniprésent dans l’ensemble des secteurs et dans pratiquement tous les domaines d’application. Tout cet écosystème est en train de générer 2 Zettaoctets d’informations. Beaucoup de données vont donc circuler sur le cloud et sur les data centers. 11% de ces données utilisent l’application LORA Wan qui utilise d’infimes débits qui permettront aux différents capteurs, couplés à l’IA, de fonctionner pour contrôler l’hygrométrie du sol, lancer automatiquement les engrais, etc. » a-t-il souligné.

Les industriels ont à ce jour, dépensé 772 milliards et 13,7 milliards ont été alloués à ces plateformes IOT!, a encore souligné Adel Dahmani. Il existe donc une véritable opportunité pour les startuppers tunisiens souhaitant développer des applications par milliers dédiées à l’agriculture.

« 58% des entreprises à travers le monde tendent vers l’IOT, avec le conviction que cette technologie réduise leurs coûts, car 20% des machines connectées à ces systèmes vont augmenter leur durée de vie (arrosage automatique, tracteurs, colliers émetteurs sur le cou des bovins…). L’IOT est une technologie qui a été mise en place il y’a plus de 10 ans dans le monde. Ce secteur va générer beaucoup de business et créer de l’emploi en Tunisie pour nos jeunes développeurs et permettre aux agriculteurs d’automatiser leurs exploitations, les rendre plus intelligentes, les gérer d’une manière plus efficace et à distance » a conclu Adel Dahmani.

Les recommandations du ministère des TIC
Après un état des lieux de la situation du secteur des TIC en Tunisie, le Directeur Général des technologies de la communication au ministère du même nom, Chaouki Chihi, a présenté des recommandations en vue de développer un écosystème permettant de développer la technologie de l’IOT en Tunisie.

Il a évoqué une stratégie nationale de transition vers le nouveau protocole IPV6, étant donné que les adresses de l’actuel IPV4 tendent à se raréfier. Le ministère des technologies de la Communication « a déjà commencé à travailler sur un cadre réglementaire de classification des données issues du Cloud, ainsi qu’un cadre juridique pour l’exploitation des drones agricoles en Tunisie, l’utilisation de la blockchain pour améliorer la chaine d’approvisionnement agricole et une meilleure traçabilité des aliments, etc. », a-t-il souligné.

Samy Ben Naceur