Tunisie : Mechichi réunit ses nouveaux ministres, dont l’entrée en fonction est suspendue à la prestation de serment

29-01-2021

Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a réuni ce vendredi 29 janvier 2021 au palais du gouvernement à la Kasbah, les nouveaux ministres dont la nomination a été validée par l’Assemblée, au terme de la plénière de vote de confiance, du 26 janvier 2021.

Mechichi a affirmé que « cette étape est parmi les plus difficiles dans l’histoire de la Tunisie, vu les difficultés économiques, sociales, sanitaires et politiques ». « Nous vivons, aujourd’hui, des pratiques qu’on n’avait pas connues auparavant, alors que la situation requiert une cohésion et une entraide entre les Tunisiens, leur classe politique, et leurs institutions, étant donné que la conjoncture est difficile et les défis sont grands ».

Il a, par ailleurs, fait constater que bien que « la situation économique soit difficile, les organisations internationales, et les bailleurs de fonds font encore confiance à la Tunisie et à sa capacité à surmonter la crise, à condition d’une unanimité autour d’une seule idée pour le sauvetage du pays », rapporte en substance un communiqué de la présidence du gouvernement.

Le locataire de la Kasbah a appelé les nouveaux ministres « à la nécessité de redoubler d’efforts pour mettre en application la politique du gouvernement, exécuter ses programmes, et amorcer des réformes urgentes, attendues par la population, loin des tiraillements politiques et des conflits partisans ».

« Le gouvernement n’est concerné par aucun différend avec quelque partie que ce soit, et son principal objectif est la situation économique, sociale et sanitaire, et non le fait de marquer des points politiques », a-t-il lancé. 

Hichem Mechichi fait ainsi plusieurs allusions au président de la république, qui ne daigne pas, trois jours après que la désignation des nouveaux ministres a été entérinée par l’Assemblée, les recevoir pour le rituel de la prestation de serment.

De nombreuses voix se sont élevées pour appeler le chef de l’Etat en particulier, et les trois présidences en général, à surmonter les conflits, à apaiser le climat et veiller à la bonne marche des rouages de l’Etat, en s’en tenant à l’application stricte des dispositions prévues par la constitution, mais il n’en est rien.

Si ce blocage persiste, et si le chef de l’Etat continue à camper sur sa position, il n’est pas exclu qu’il y ait recours à la théorie dite de « la formalité impossible« , comme le préconisent les juristes, afin que les ministres puissent entrer en fonction, ce serait un fait inédit dans l’histoire de la Tunisie.

Gnetnews