La Tunisie risque le défaut de paiement, si les sources de financement ne sont pas garanties (Moody’s)

26-01-2022

La Tunisie est appelée à préciser, clairement, ses sources de financement pour assurer la stabilité de sa notation souveraine,  a déclaré hier soir, mardi, Michael Gondrand, analyste à l’agence de notation Moody’s.

L’expert a estimé, lors de son intervention à une conférence en ligne, organisé par le Club Finance de l’Association des diplômés des Grandes Ecoles, relayée par la TAP, que le secteur interne (familles, institutions et administration) n’est pas en mesure, à lui seul, de garantir ces fonds.

Il a expliqué qu' »en l’absence d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), qui permettrait de faciliter d’autres sources de financement à des conditions préférentielles, la sortie de la Tunisie sur le marché financier mondial pose problème ».

« Avec un déficit budgétaire et un endettement élevé, les besoins de financement du pays restent énormes, non seulement pour cette année mais pour les années à venir.

L’expert a prévenu que si les sources de financement ne sont pas garanties, la Tunisie  risque le défaut de paiement.

Il est à noter que l’agence de notation Moody’s a dégradé en octobre 2021  la note souveraine de la Tunisie de « B3 » à « C AA1 » avec des perspectives négatives, ce qui la place sur la liste des pays à « risques élevés » au niveau du remboursement de la dette.

Pour Gondrand, cette note, révisée tous les deux ans, reflète une mauvaise gouvernance et une méfiance croissante envers la capacité du gouvernement à agir pour assurer un accès renouvelé aux sources de financement.

Il a souligné que l’accès aux financements à des conditions préférentielles est tributaire d’un accord sur un nouveau programme avec le Fonds monétaire international.

Un tel accord nécessiterait un plan de réforme « crédible » qui serait soutenu, en particulier, par les partenaires sociaux.

Ces réformes devront, nécessairement, inclure la maitrise de la masse salariale, la réforme de la caisse de compensation et la restructuration des entreprises publiques, comme le demande le FMI.

Le responsable de Moody’s  a regretté que les gouvernements successifs étaient, dans l’incapacité, de mettre en œuvre un programme de réforme « cohérent ».

Gnetnews