Tunisie : Des indépendants lancent une initiative pour protéger la transition

Publié le Mercredi 07 Août 2013 à 12:07
Des personnalités indépendantes ont lancé hier 6 août 2013, l’initiative «pour la protection de la transition démocratique». 

Une initiative qui vient en réponse aux derniers évènements politiques et sécuritaires survenus dans le pays provoquant tension et division de la  classe politique et un climat d’insécurité, selon un communiqué signé par les précurseurs de l’initiative.

Cette initiative est basée sur deux principaux aspects, illustrant la protection des attributs de la suprématie de la loi, qui sont : Considérer l’Assemblée nationale constituante comme étant  "l’autorité légitime originelle", et opter pour une démocratie consensuelle qui prendrait en compte toutes les initiatives politiques et civiles et contribuerait à sortir le pays de la crise actuelle.

A ce sujet,  les signataires de l’initiative invitent toutes  les parties à faire des concessions, notamment Ennahdha, parti majoritaire à l’ANC, l’appelant à renoncer à son droit de nommer un chef de gouvernement comme le stipule l’article 15 de la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics. Le front de salut national est quant à lui appelé à renoncer à ses exigences et à retourner à la table du dialogue sans conditions préalables.

Suite à ces concessions, les députés qui se sont retirés de l’ANC doivent y retourner et reprendre une activité normale au sein de l’hémicycle. Le président de l’ANC est tenu pour sa part, de respecter les accords conclus et de trouver un consensus entre les groupes parlementaires au sujet de la constitution,  l’Instance des élections et la loi électorale,  tout en consultant des experts.

L’initiative presse les parties prenantes à cette crise à œuvrer à l’apaisement dans ses discours, pour dissiper les tensions et donner plus de chances de réussite aux initiatives pacifistes.  «Pour cela il faut interrompre les manifestations et les rassemblements et lever le sit-in du Bardo », indique le communiqué.

Concernant le gouvernement, l’initiative préconise la nomination d’une personnalité indépendante au poste de chef du gouvernement. Un gouvernement restreint qui sera composé de personnalités nationales s’engageant à ne pas se présenter aux prochaines élections.

Le chef de la République devrait pour ce faire  inviter tous les partis politiques, fronts politiques et groupes parlementaires à une consultation après démission de l’actuel gouvernement, et ce pour choisir la personnalité la plus compétente pour la présidence du gouvernement.  Celle-ci nommera un gouvernement qui devra être approuvé par l’Assemblée nationale constituante.

L’initiative estime enfin, qu’une instance transitoire devra être créée sous le nom d « ’instance du dialogue » pour apporter de l’appui aux travaux des institutions légitimes transitoires et faire des propositions pour accélérer le processus d’adoption de la constitution et de l’organisation des prochaines élections.
Cette instance aura entre autres missions de revoir certaines nominations au sein de l’administration,  faire des propositions pour amender le projet de constitution et fixer les délais pour la fin des travaux de l’ANC et un agenda pour les élections.

Les signataires sont le juge et président de Marsad Kadha, Ahmed Rahmouni, l’ancien ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi, Sihem Ben Sedrine (présidente du conseil national des Libertés), Slaheddine Jourchi ( journaliste), Zouhair Makhlouf (activiste), Essafi Said (journaliste), Raouf Ben Yaghlane (Acteur), Hmida Enneifer (universitaire), Bassem Khalef (activiste), Lotfi Ajri (avocat), Halima Daoud (artiste)  et Hammadi Rahmani (juge).
Gnet