Le prophète a conquis la Mecque et y a répandu paix et pardon

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Publié le Lundi 04 Juillet 2016 à 14:02
Dernière mise à jour, le Vendredi 02 Juin 2017 11:41
A l’an 8 de la Hijra, le prophète a signé un pacte avec les qurayshites Solh Houdeybia, qui donne la latitude aux tribus de se rallier au camp de Mohamed, ou à celui de Quraysh.  En vertu de ce pacte, le prophète pouvait répandre l’islam là où il veut. Les ethnies arabes qui ne craignaient plus Quraish ont commencé à se convertir à l’islam.

Ceux qui se sont convertis à l’Islam, au cours des deux années ayant succédé à ce pacte, sont beaucoup plus nombreux que ceux qui se sont convertis depuis le début de la Daoua du prophète.

Deux grandes tribus, Khouzaa et Bani Bakr, qui se sont affrontées dans des guerres pendant de longues années, ont déposé les armes, à la faveur de cette réconciliation. La tribu Khouzaa a conclu une alliance avec le prophète et la tribu de Bani bakr s’est ralliée à Quraysh. Voyant la tribu adverse se renforcer et progresser grâce à son alliance avec Mohamed, Bani Bakr a décidé de trahir le pacte, et de s’attaquer à Khouzaa, avec la bénédiction des qurayshites, alors que deux ans seulement se sont écoulés de la conclusion de ce pacte, initialement conclu pour dix ans.

Alors que des membres d’une délégation de khouzaa, venue accomplir les rites de la Omra, dormaient,  des éléments de Bani bakr  les ont attaqués par surprise et ont décapité trois d’entre eux, ils se sont, par la suite, dirigés vers le Haram (la mosquée sacrée) où ils ont tué 20 personnes, et les ont pourchassés à l’une des maisons de l’un des leurs à la Mecque et en ont tué davantage.

Un émissaire, Amr Ben Salem, est monté à cheval, a accouru vers Médine, est allé voir le prophète et l’a informé de cette trahison. Quraysh a failli à son engagement et a rompu le traité, lui a-t-il lancé. Le prophète s’est mis en colère et a juré que justice sera rendue.

Cette trahison était une occasion pour conquérir la Mecque. Le prophète voulait le faire loin de tout esprit de vengeance, et sans qu’une goutte de sang ne soit versée.

Les qurayshites ont regretté par la suite leur acte et ont fait une réunion à Dar Nadwa à laquelle a assisté Abou Sofiene.  Ce dernier a proposé d’aller à Médine et de proposer un nouveau traité de réconciliation, pensant que le prophète n’était pas au courant de la trahison. Il est allé le voir, et lui a fait part de sa volonté de renforcer et de prolonger le traité de Houdeybia.

Le prophète lui a répondu sereinement : Nous tenons à notre premier traité. Nous ne le changerons pas, nous ne le trahirons pas.

Désespérant du prophète, Abou Sofiène est allé voir successivement Aba Bakr, Omar, Othman, Ali, Fatima et même Hassan et Hussein, alors enfants, pour demander leur médiation et leur arbitrage afin que le traité soit consolidé, mais ils ont tous refusé,  réaffirmant leur seule allégeance au prophète. 

Voudrais-tu arbitrer entre les gens : هل لك أن تجير بين الناس, lance-t-il à chacun d’entre eux, et tous lui donnaient la même réponse : جوار في جوار رسول الله

Ali lui conseilla d’arbitrer lui-même entre les gens, étant un chef et un notable de Quraysh. Il a écouté son conseil et est allé proclamer son arbitrage dans la mosquée : Moi Abou Sofiène, maitre de Quraysh, j’arbitre entre les gens. Personne n’agresse personne, s’est-il écrié.  

Le prophète lui regarde et lui dit : C’est toi qui le dit Abou sofiène, moi je n’ai rien dit, dis ce que tu veux.

Abou Sofiène est rentré à la Mecque, et a raconté aux siens tout ce qui s’est passé. Ali t’a dupé, lui ont-t-ils lâché.

Après le départ d’Abou Sofiène, le prophète est allé voir son épouse Aïcha, et lui a demandé de le préparer pour le combat, lui faisant part de son intention de conquérir la Mecque, un secret qu’il n’a révélé, au départ,  à aucun de ses compagnons. 

Quand il est arrivé aux confins de la Mecque, fort d’une armée de 10 mille combattants,  le prophète a ordonné d’allumer le feu. Entretemps, son oncle Abou al-Abass, dernier des émigrés, qui s’apprêtait à rejoindre Médine pour se convertir à l’Islam, arrive et voit les troupes. Il a convenu avec le prophète de retourner voir Abou Sofiène, et de le convaincre de capituler et de livrer la Mecque. Abou Sofiène a acquiescé, en se dirigeant vers le prophète, il a eu peur qu’il ne le tue, mais Ali l’a rassuré et lui a proposé de dire au prophète, ce que ses frères ont dit à Youssef :  
تاالله لقد آثرك الله علينا و إنا لا كنا لا خاطيئين

Et le prophète lui donnait la même réponse que celle de Youssef à ses frères :
لاتثريباعليكم اليوم يغفر الله لكم

C’est ainsi que la Mecque a été conquise pacifiquement, que tous ses habitants étaient en sécurité, celui qui entre la maison d’Abou Sofiène est en sécurité, celui qui entre au Haram est en sécurité et celui qui est chez lui est en sécurité, lançait le prophète :
من دخل دار أبو سفيان فهو آمن
و من دخل الحرم فهو آمن
ومن أغلق عليه بيته فهو آمن

Mohamed, paix et grâce  sur lui, a fait preuve de clémence lors de la conquête de la Mecque et a dit à ceux qui l’ont opprimé : "Partez vous êtes libres" :
 
ما ترون أني صانع بكم ؟، قالوا: خيرًا  أخ كريم وابن أخ كريم قال: "اذهبوا فأنتم الطلقاء

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