Le prophète Youssef : Un rêve prémonitoire, et des frères jaloux et perfides

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Publié le Lundi 13 Juin 2016 à 09:49
Dernière mise à jour, le Lundi 05 Juin 2017 11:22
Youssef (Joseph) a une sourate qui porte son nom dans le Coran. Celle-ci raconte l’histoire de ce messager de Dieu, d’ascendance paternelle prophétique. Fils de Yaâcoub (Jacob), Youssef a Izhak pour grand-père et Ibrahim (Abraham), pour arrière-grand père.

Son histoire est palpitante, et traduit l’étendue des épreuves que ce prophète, d’une beauté éblouissante et d’une vertu inébranlable, a du endurer. « Nous vous racontons la meilleure des histoires », c’est ce qui est dit dans le troisième verset de la sourate  :  

نَحْنُ نَقُصُّ عَلَيْكَ أَحْسَنَ الْقَصَصِ بِمَا أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ هَذَا الْقُرْآنَ وَإِنْ كُنْتَ مِنْ قَبْلِهِ لَمِنَ الْغَافِلِينَ
 (3 )

La sourate Youssef a été révélée à la Mecque lors de l’année de deuil, celle de la disparition d’Abou Taleb, l’oncle du prophète, et de Khadija, sa première épouse, ce qui le plongeait dans un grand chagrin. 

Ce récit, très touchant, est venu le consoler, apaiser sa tristesse, et lui promettre la détente, après l’épreuve : بعد الشدة الفرج

إِذْ قَالَ يُوسُفُ لِأَبِيهِ يَا أَبَتِ إِنِّي رَأَيْتُ أَحَدَ عَشَرَ كَوْكَبًا وَالشَّمْسَ وَالْقَمَرَ رَأَيْتُهُمْ لِي سَاجِدِينَ (4) قَالَ يَا بُنَيَّ لَا تَقْصُصْ رُؤْيَاكَ عَلَى إِخْوَتِكَ فَيَكِيدُوا لَكَ كَيْدًا إِنَّ الشَّيْطَانَ لِلْإِنْسَانِ عَدُوٌّ مُبِينٌ (5)

Youssef a confié à son père avoir fait un rêve où il a vu onze astres,  le soleil et la lune qui se prosternaient devant lui. Son père l’a prévenu contre le fait de raconter son rêve à ses frères, pour ne pas subir leur perfidie.

Yaâcoub n’a pas su interpréter le songe, mais il était persuadé qu’il comportait une gratification pour son fils bien aimé, et savait que ce dernier était jalousé et envié par ses frères.
Joseph avait onze frères, Benyamin son frère de son père et mère, et les autres, six sont d’une seule mère et quatre de deux servantes. Ses dix frères étaient très jaloux de lui et de Benyamin, car leur père les aimait tendrement et les chérissait, au point qu’il ne puisse pas s'en séparer.

لَقَدْ كَانَ فِي يُوسُفَ وَإِخْوَتِهِ آيَاتٌ لِلسَّائِلِينَ (7) إِذْ قَالُوا لَيُوسُفُ وَأَخُوهُ أَحَبُّ إِلَى أَبِينَا مِنَّا وَنَحْنُ عُصْبَةٌ إِنَّ أَبَانَا لَفِي ضَلَالٍ مُبِينٍ (8) اقْتُلُوا يُوسُفَ أَوِ اطْرَحُوهُ أَرْضًا يَخْلُ لَكُمْ وَجْهُ أَبِيكُمْ وَتَكُونُوا مِنْ بَعْدِهِ قَوْمًا صَالِحِينَ (9) قَالَ قَائِلٌ مِنْهُمْ لَا تَقْتُلُوا يُوسُفَ وَأَلْقُوهُ فِي غَيَابَتِ الْجُبِّ يَلْتَقِطْهُ بَعْضُ السَّيَّارَةِ إِنْ كُنْتُمْ فَاعِلِينَ (10)

Ses dix frères avaient tellement de haine, de rancune et de jalousie qu’ils aient pensé à tuer Youssef. L’aîné d’entre eux, prénommé Yahud, a suggéré de l’assassiner, un autre a proposé de l’éloigner de sa terre et de l’exiler, et l’autre encore leur a suggéré de s’en débarrasser en le jetant dans un puits, peut-être qu’une caravane passe et le prend ; un stratagème autour duquel ils étaient unanimes. 

قَالُوا يَا أَبَانَا مَا لَكَ لَا تَأْمَنَّا عَلَى يُوسُفَ وَإِنَّا لَهُ لَنَاصِحُونَ (11) أَرْسِلْهُ مَعَنَا غَدًا يَرْتَعْ وَيَلْعَبْ وَإِنَّا لَهُ لَحَافِظُونَ (12) قَالَ إِنِّي لَيَحْزُنُنِي أَنْ تَذْهَبُوا بِهِ وَأَخَافُ أَنْ يَأْكُلَهُ الذِّئْبُ وَأَنْتُمْ عَنْهُ غَافِلُونَ (13) قَالُوا لَئِنْ أَكَلَهُ الذِّئْبُ وَنَحْنُ عُصْبَةٌ إِنَّا إِذًا لَخَاسِرُونَ (14)

Reste à convaincre leur père de le laisser partir avec eux en promenade pour prendre du bon temps. Yaâcoub a au départ refusé leur demande, leur faisant part de sa crainte que Youssef soit mangé par le loup, alors qu’ils seraient distraits et inattentifs. Mais, ils ont insisté jusqu’à ce qu’il donne son accord et l’envoie avec eux.
فَلَمَّا ذَهَبُوا بِهِ وَأَجْمَعُوا أَنْ يَجْعَلُوهُ فِي غَيَابَتِ الْجُبِّ وَأَوْحَيْنَا إِلَيْهِ لَتُنَبِّئَنَّهُمْ بِأَمْرِهِمْ هَذَا وَهُمْ لَا يَشْعُرُونَ (15

Ils l’ont donc emmené. Certains exégètes disent que Youssef était brutalisé et malmené par ses frères sur le chemin, jusqu’à arriver au puits, où il ils l’ont jeté au fonds. Lorsqu’ils l’ont fait descendre au puits, Joseph s’est accroché à une pierre au dessus de l’eau. Dieu l’a rassuré et lui a révélé qu’il allait sortir sain et sauf du puits, et allait informer ses frères de leur acte sans qu’ils ne s’en aperçoivent.

وَجَاءُوا أَبَاهُمْ عِشَاءً يَبْكُونَ (16) قَالُوا يَا أَبَانَا إِنَّا ذَهَبْنَا نَسْتَبِقُ وَتَرَكْنَا يُوسُفَ عِنْدَ مَتَاعِنَا فَأَكَلَهُ الذِّئْبُ وَمَا أَنْتَ بِمُؤْمِنٍ لَنَا وَلَوْ كُنَّا صَادِقِينَ (17) وَجَاءُوا عَلَى قَمِيصِهِ بِدَمٍ كَذِبٍ قَالَ بَلْ سَوَّلَتْ لَكُمْ أَنْفُسُكُمْ أَمْرًا فَصَبْرٌ جَمِيلٌ وَاللَّهُ الْمُسْتَعَانُ عَلَى مَا تَصِفُونَ (18

De retour à leur père, ils étaient en pleurs et ont prétendu que Youssef était  mangé par le loup, ramenant ses vêtements tâchés de sang, en provenance d’une bête qu’ils avaient égorgée pour maquiller leur crime. Mais leur père n’était pas dupe de leur fourberie, il a pris sur lui d’être patient et d’en appeler à l’aide de Dieu.
 
وَجَاءَتْ سَيَّارَةٌ فَأَرْسَلُوا وَارِدَهُمْ فَأَدْلَى دَلْوَهُ قَالَ يَا بُشْرَى هَذَا غُلَامٌ وَأَسَرُّوهُ بِضَاعَةً وَاللَّهُ عَلِيمٌ بِمَا يَعْمَلُونَ (19) وَشَرَوْهُ بِثَمَنٍ بَخْسٍ دَرَاهِمَ مَعْدُودَةٍ وَكَانُوا فِيهِ مِنَ الزَّاهِدِينَ (20) وَقَالَ الَّذِي اشْتَرَاهُ مِنْ مِصْرَ لِامْرَأَتِهِ أَكْرِمِي مَثْوَاهُ عَسَى أَنْ يَنْفَعَنَا أَوْ نَتَّخِذَهُ وَلَدًا وَكَذَلِكَ مَكَّنَّا لِيُوسُفَ فِي الْأَرْضِ وَلِنُعَلِّمَهُ مِنْ تَأْوِيلِ الْأَحَادِيثِ وَاللَّهُ غَالِبٌ عَلَى أَمْرِهِ وَلَكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ (21)

Entretemps, une caravane en provenance de Madyan (Une ville située au Cham, actuelle Syrie) et en partance vers l’Egypte passait par les lieux et a envoyé quelqu’un pour ramener l’eau du puits. Alors qu’il lâchait le seau, Youssef s’y est accroché. Les caravaniers étaient émerveillés par ce très bel enfant de 12 ans. Ils ont eu peur que le môme ne soit perdu ou que les siens le retrouvent et le reprennent, ils l’on caché, et l’ont vendu aussitôt arrivés en Egypte à une somme modique, 20 dirhams.

وَقَالَ الَّذِي اشْتَرَاهُ مِنْ مِصْرَ لِامْرَأَتِهِ أَكْرِمِي مَثْوَاهُ عَسَى أَنْ يَنْفَعَنَا أَوْ نَتَّخِذَهُ وَلَدًا وَكَذَلِكَ مَكَّنَّا لِيُوسُفَ فِي الْأَرْضِ وَلِنُعَلِّمَهُ مِنْ تَأْوِيلِ الْأَحَادِيثِ وَاللَّهُ غَالِبٌ عَلَى أَمْرِهِ وَلَكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ (21)

C’est al-Aziz, grand intendant d’Egypte, qui l’a acheté. Al-Aziz n’avait pas d’enfants, et a demandé à son épouse de bien s’occuper de Youssef, peut-être nous sera-t-il utile ou le prendrons- nous pour fils, présage-t-il. Youssef a été élevé chez ce haut dignitaire comme son fils. Quand il a grandi, il a commencé à gérer les affaires du palais, fort du savoir et du pouvoir que Dieu lui a donnés. A suivre.
وَلَمَّا بَلَغَ أَشُدَّهُ آتَيْنَاهُ حُكْمًا وَعِلْمًا وَكَذَلِكَ نَجْزِي الْمُحْسِنِينَ
(22 ) 
  

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