Arrivée du Dalaï-Lama en France

Publié le Lundi 11 Août 2008 à 11:50
AFP-Le dalaï-lama est arrivé lundi en France, où il ne rencontrera pas Nicolas Sarkozy, lors d'une visite de 12 jours à caractère essentiellement religieux, mais qui n'en est pas moins symbolique alors que les Jeux olympiques se déroulent à Pékin (du 8 au 24 août). L'avion du chef temporel et spirituel du bouddhisme tibétain en provenance de New Delhi s'est posé au terminal 2 A de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle peu après 6 heures.

Le dalaï-lama y a été accueilli dans la plus grande discrétion par des membres de sa communauté religieuse avec lesquels il a quitté l'aéroport sans que son entourage ne veuille préciser leur destination.

La visite du chef spirituel des Tibétains, 73 ans, prix Nobel de la paix et figure mondiale de la non-violence, se veut essentiellement religieuse, hormis une rencontre mercredi au Sénat avec les deux groupes parlementaires sur le Tibet. Bien qu'un temps envisagée, aucune rencontre avec le président Sarkozy n'aura finalement lieu, devant l'hostilité exprimée par Pékin. L'ambassadeur de Chine à Paris a récemment déclaré : "Le Tibet est une affaire purement chinoise et le dalaï-lama quelqu'un qui a une double face et un double langage."

Le 6 août, Nicolas Sarkozy avait confirmé qu'il ne recevrait pas le dalaï-lama lors de sa visite en France, mais a indiqué que son épouse assisterait à une cérémonie présidée par le dignitaire tibétain le 22 août. Un communiqué de l'Élysée soulignait que le président de la République comprenait "les raisons qui conduisent le dalaï-lama, compte tenu des circonstances présentes, à ne pas solliciter un entretien durant son séjour au mois d'août en France". Depuis Pékin, où il a assisté à la cérémonie d'ouverture des Jeux, le chef de l'État a indiqué qu'il aurait l'occasion de rencontrer le chef spirituel des Tibétains ultérieurement, sans précision de date. Le plus proche conseiller du dignitaire tibétain avait indiqué auparavant que le dalaï-lama n'avait pas demandé d'entretien avec le président français.

Samedi, Matthieu Ricard, moine bouddhiste interprète français du dalaï-lama, avait justifié le report d'une rencontre entre le président Sarkozy et le dalaï-lama en soulignant qu'en pleins Jeux olympiques, elle serait apparue comme "une provocation" avec pour résultat "un durcissement du gouvernement chinois". Il avait en même temps évoqué "un contraste ahurissant entre la terreur" qui continue au Tibet et "la magnificence des JO", qui se déroulent en Chine.