Décès de Kurt Waldheim, ex-S.G. de l'ONU

Et ancien président autrichien
AFP- L'ex-secrétaire général de l'ONU et ex-président autrichien Kurt Waldheim est mort jeudi à Vienne des suites d'un infarctus à l'âge de 88 ans, a annoncé sa famille à l'agence APA.

Kurt Waldheim avait été secrétaire général de l'ONU entre 1972 et 1981 et président de l'Autriche entre 1986 et 1992. Il avait été élu au terme d'une campagne controversée après avoir passé sous silence dans ses mémoires ses années d'officier dans l'armée hitlérienne dans les Balkans entre 1942 et 1945.

Fils d’instituteur, Kurt Waldheim est né le 21 décembre 1918 à Sankt Andrä-Wörden, près de Vienne. Il étudie le droit et est diplômé de l'Académie consulaire qui forme les diplomates autrichiens.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est enrôlé dans la Wehrmacht. Blessé sur le front russe, il est versé en 1942 dans l'état-major du commandement de l'armée allemande dans les Balkans. Ce serait au cours de cette période qu'il aurait été impliqué dans des exactions contre les partisans yougoslaves et dans la déportation de Juifs de Salonique.

Au sortir de la guerre, Kurt Waldheim devient premier représentant de l'Autriche à l'ONU en 1955, puis secrétaire général de cette institution en 1972, après avoir été notamment ambassadeur au Canada. La même année, il est battu à l'élection présidentielle autrichienne. Il restera secrétaire général de l'ONU jusqu'en 1981.

En 1986, alors qu'il s'apprête à se présenter de nouveau à l'élection présidentielle, avec le soutien du parti conservateur, dont il n'est pas membre, un hebdomadaire autrichien publie des documents prouvant son appartenance aux SA (Sturm Abteilungen, ou Sections d'assaut) nazies dès 1938. Une cascade de révélations suivront. M. Waldheim affirmera qu'il n'était qu'un militaire sans pouvoir de décision. Le 8 juin, il est élu président de la République.

Au cours de son mandat, il sera mis au ban diplomatique par les pays occidentaux, et même inscrit par la justice américaine sur la liste des personnes indésirables sur le territoire des Etats-Unis.

Seuls les pays arabes, certains pays communistes comme l'URSS et la Pologne, le Vatican et le chancelier allemand Helmut Kohl expriment plus ou moins fermement leur soutien au président autrichien. Une commission internationale d'historiens l'innocente de crimes de guerre en 1988, mais souligne qu'il "était informé".

Il conserve la magistrature suprême autrichienne jusqu'en 1992, et ne se représente pas pour un second mandat. Il se retire alors de la vie publique.

Catholique pratiquant, M. Waldheim a été décoré en 1994 au nom du pape pour son action à l'ONU.
Il était marié et père de trois enfants, deux filles et un garçon.