Enrique Peña Nieto, nouveau Président du Mexique

Publié le Lundi 02 Juillet 2012 à 09:06
Enrique Peña Nieto remporte les élections au Mexique.AFP - Le Parti révolutionnaire institutionnel a retrouvé le pouvoir dimanche, après la présidence libérale de Felipe Calderon, marquée par une explosion de violence autour du trafic de drogue.

Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui a gouverné le Mexique pendant 71 ans, revient au pouvoir après 12 ans d’opposition, son candidat Enrique Peña Nieto,  ayant remporté dimanche l'élection présidentielle mexicaine avec un score compris entre 37,93% et 38,55% des suffrages exprimés.

Le score du candidat de la gauche, Andres Manuel Lopez Obrador est compris entre 30,9% et 31,86% et celui de la candidate gouvernementale Josefina Vazquez Mota, du Parti action nationale (PAN, conservateur) se situe entre 25,1% et 26,03%, a annoncé le président de l’Institut fédéral électoral, Leonardo Valdes.

Ce chiffre a été obtenu grâce à un calcul basé sur un échantillon de votes réels dans 7 500 des quelque 144 000 bureaux de vote installés dans tout le Mexique. La marge d’erreur de ce «comptage rapide» est de un demi point de pourcentage en plus ou en moins, a-t-il précisé.

Cette tendance représente une sévère défaite pour le parti gouvernemental de Josefina Vazquez Mota.

«Je reconnais que la tendance jusqu'à présent ne m’est pas favorable», avait rapidement reconnu la candidate du Parti action national (PAN), le parti conservateur du président Felipe Calderon, qui n'était pas rééligible selon la Constitution.

«Le nouveau gouvernement aura l’occasion, mais surtout la grande responsabilité d’agir et de tenir ses promesses», a dit Josefina Vazquez Mota, en reconnaissant implicitement sa défaite devant ses supporters, mais sans mentionner le vainqueur.

Au siège du PRI, au centre de la capitale, où a déferlé une vague rouge et blanche (les couleurs du parti durant la campagne), des centaines de sympathisants ont explosé de joie et brandit des banderoles en apprenant les résultats des sondages : «On a gagné, on a gagné !».
Victoires locales

Près de 79,5 millions de Mexicains étaient appelé dimanche à élire pour six ans leur nouveau président, dans un scrutin majoritaire à un tour, ainsi que les deux chambres du Parlement.

Le président de l’Institut fédéral électoral (IFE), Leonardo Valdés, a souligné peu après la clôture du scrutin que quelques «incidents mineurs» lors du vote «n’avaient pas eu de conséquence sur les résultats de la consultation électorale».

A Mexico, la gauche conservera la mairie qu’elle détient depuis 1997, grâce à la large victoire de son candidat, l’ancien procureur Miguel Angel Mancera, qui obtient près de 60% des voix. La candidate du PAN, Isabel Miranda de Wallace subit une déroute avec moins de 15% des suffrages.

Selon d’autres enquêtes de sortie des urnes, le PRI gagne également quatre des six postes de gouverneur qui étaient en jeu et en particulier dans l’Etat du Jalisco (ouest), dont la capitale est Guadalajara, deuxième ville du Mexique, et tenue auparavant par le PAN.

Dimanche matin, souriant, le favori des sondages, le télégénique Enrique Peña Nieto avait voté dans sa ville natale d’Atlacomulco, dans l’Etat de Mexico, dont il a été gouverneur de 2005 à 2011.

«Je souhaite que lors de cette journée électorale le vainqueur soit le peuple du Mexique», a dit alors le candidat du PRI.

Enrique Peña Nieto, un avocat de 45 ans, a promis un «gouvernement efficace» qui permette la baisse de la criminalité, ainsi qu’une croissance économique devant faire diminuer la pauvreté qui touche plus de 46% des 112 millions de Mexicains.

Un important dispositif de sécurité avait été déployé pour le scrutin. Des hélicoptères et de nombreuses forces de police surveillaient les bureaux de vote et les institutions stratégiques de la ville de Mexico, tandis que l’armée patrouillait dans les régions les plus violentes du pays, comme le nord, le nord-est ou une partie de la côte du golfe du Mexique, où les cartels mènent une lutte sanglante pour les routes permettant d’acheminer la drogue vers les Etats-Unis.

Selon la plupart des premiers commentaires, la guerre déclenchée par le président Calderon à son arrivée au pouvoir contre les narcotrafiquants, avec plus de 50 000 morts en 5 ans, constitue l’une des causes principales de la défaite du PAN.

Selon Javier Oliva, de l’Université nationale autonome du Mexique, «le défi le plus important est de reconstruire la paix sociale dans les zones les plus affectées par la violence au Mexique».