L’Iran interdit des inspections de l’AIEA

Publié le Vendredi 11 Mai 2007 à 12:28

Lemonde.fr- L’Iran a bloqué, le 21 avril, une visite inopinée des inspecteurs de l'AIEA à son usine souterraine d'enrichissement d'uranium de Natanz malgré un engagement iranien de les autoriser. Cette visite s'est soldée par "un échec complet", et il n'y a pas pu en avoir d'autres, a indiqué à l'AFP un diplomate. Une visite non déclarée à l'avance "doit intervenir vite, mais les Iraniens n'ont pas fourni les véhicules (...) et n'ont pas laissé les inspecteurs accéder aux salles", et donc faire un décompte des centrifugeuses, selon lui. Deux autres sources ont confirmé cette version.

Refus d’installer des caméras
Téhéran avait refusé en mars une demande de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'installer des caméras de surveillance dans les sous-sols de l'usine, où sont installées des centrifugeuses pour enrichir l'uranium, mais avait promis en échange d'autoriser fréquemment des visites non annoncées.

"L'Iran est déterminé à poursuivre ses recherches nucléaires dans tous les domaines autorisés, y compris l'enrichissement, à des fins pacifiques", a déclaré Hamid Baeidi Nejad, un membre de la délégation iranienne à l'AIEA. Il a déclaré que rien ne pouvait pousser son pays à cesser ou même suspendre ses activités. Pour lui, les sanctions décrétées par le Conseil de sécurité sont injustifiées, illégales. Selon Baeidi Nejad, l'Iran n'a jamais violé le TNP, une assertion que Jean-Francois Dobelle, le représentant permanent de la France auprès de la conférence du désarmement à Genève, et Christopher A. Ford, de la délégation américaine, récusent.

Jeudi, la Maison Blanche a appelé instamment l'Iran à coopérer avec l'agence atomique onusienne. Un porte-parole de la Maison Blanche n'a cependant pas confirmé ces informations mettant en doute la coopération de l'Iran avec l'AIEA.

Réexamen du TNP
L'Iran a déjà installé six cascades de 164 centrifugeuses à Natanz, selon des sources diplomatiques, et annoncé sa volonté de faire tourner 3 000 de ces machines. Ces nouvelles frictions entre l'AIEA et l'Iran ont été dévoilées en marge d'une conférence à Vienne pour préparer le réexamen du traité de non-prolifération (TNP) de 1970, où l'Iran avait finalement accepté mardi un compromis verbal pour débloquer les travaux.

Cette réunion de deux semaines, qui s'achève aujourd'hui, devait permettre une discussion internationale sur les règles empêchant l'acquisition de l'arme nucléaire. Elle a été le théâtre d'affrontements entre les Iraniens et les puissances occidentales détentrices de l'arme atomique.