Londres, le paradis perdu des médias arabes |
Publié le Vendredi 13 Mars 2009 à 11:40 |
![]() L'histoire de Londres en tant que centre de la presse arabe a commencé dès la moitié des années 1970 quand un groupe de journalistes du Moyen-Orient ont choisi de s'implanter dans la capitale britannique suite à l'éclatement de la guerre civile libanaise en 1975. Si certaines publications arabes ont choisi, dans un premier temps, de s'implanter dans d'autres centres européens comme Paris ou même Nicosie, après avoir abandonné Beyrouth, Londres s'est imposé comme le fief de la presse arabophone, une position qui allait se confirmer suite à l'invasion israélienne du Liban en 1982. Ce choix n'est pas fortuit", explique M. Abdelbari Atwane, célèbre journaliste palestinien qui a fondé à Londres le quotidien Al-Quds Al-Arabi en 1989. "La Grande-Bretagne, de par son statut de véritable Etat de droit, offre une grande marge de liberté", indique-t-il, soulignant que la presse y trouve une grande liberté dans le cadre du respect des lois. La tendance, qui avait commencé sous forme d'initiatives individuelles de journalistes venus notamment de Liban, de Syrie ou d'Egypte, a pris l'allure d'un véritable ancrage à Londres d'une presse arabe, produites par des Arabes pour les Arabes mais dans un contexte européen, rappelle M. Najm Jarrah, chercheur dans le domaine des médias, ajoutant que la capitale britannique s'est rapidement transformée en une plateforme à partir de laquelle les Occidentaux s'adressent au monde arabe par l'entremise des médias arabes. Durant l'âge d'or de la presse arabe à Londres, de nombreuses publications de divers horizons et qualités ont pu voir le jour, se rappelle M. Abdelaziz Al-Khamis, rédacteur en chef du magazine "Al-Muraqib Al-Arabi". Parmi ces publications, explique M. Al-Khamis, on trouvait des journaux dotés d'importants budgets et s'adressant à un lectorat qui dépasse parfois les frontières du monde arabe, des magazines politiques de différentes tendances, des magazines d'art de vivre, des titres de haut niveau culturel et même de petits organes publiant de simples tracts défendant une cause donnée. Parmi les plus grands journaux arabes, qui ont vu le jour dans la capitale britannique figurent notamment Al-Sharq Al-Awsat (Arabie saoudite), Al-Alam (pro-libyen), Al-Quds Al-Arabi (nationaliste palestinien) ou encore Al-Hayat (Liban). Certains organes de presse électronique arabes ont, eux aussi, élu domicile à Londres, à l'instar d'Elaph, une plateforme offrant un large éventail d'informations et d'analyses sur les affaires arabes. |