Maroc- Le roi nomme un nouveau gouvernement

Publié le Mardi 16 Octobre 2007 à 17:55

jeuneafrique.com- Le roi Mohammed VI du Maroc a nommé lundi un nouveau gouvernement de 33 portefeuilles dirigé par le Premier ministre Abbas El Fassi (Istiqlal) qui a mené durant près d'un mois des tractations difficiles pour former son cabinet.

L'équipe gouvernementale est composée de quatre partis politiques constituant la majorité de M. El Fassi: l'Istiqlal qu'il dirige, l'Union socialiste des forces populaires (USFP), le Rassemblement national des indépendants (RNI, centre droit) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS, gauche).

Jusqu’à dimanche, un cinquième parti, le Mouvement populaire (MP, centre droit), devait faire partie de la coalition gouvernementale, comme dans l'ancien cabinet de M. Jettou. Mais le MP a refusé et jugé "insuffisantes" les propositions de portefeuilles qui lui ont été faites par le Premier ministre.

M. El Fassi a également eu des entretiens serrés avec l'USFP, qui a exigé qu'on traite avec lui en fonction de son "poids politique" et non pas selon les résultats du scrutin, étant arrivé à la cinquième place (contre la première en 2002).

Des analystes avaient envisagé alors une coalition de l'Istiqlal de M. El Fassi avec les islamistes du Parti justice et développement (PJD) en cas d'échec des tractations avec l'USFP.

Outre le chef du gouvernement, le nouveau cabinet compte 33 portefeuilles, dont sept ont été attribués à des femmes, a indiqué à l'AFP M. Abbas El Fassi. "Cela dépasse en nombre ce que j'avais souhaité, mais ce gouvernement reste ramassé par rapport aux précédents", a-t-il ajouté.

Le cabinet regroupe également des ministres dits de "souveraineté", nommés directement par le roi: Affaires étrangères, Intérieur, Affaires islamiques, Défense nationale, en plus du Secrétariat général du gouvernement.

Sur le fond, le nouveau cabinet constitue un prolongement politique du précédent, avec quatre partis parmi les cinq formations de l'ancienne coalition gouvernementale de gauche et du centre droit.

Le nouveau cabinet est toutefois dirigé par le chef du parti nationaliste l'Istiqlal créé en 1944 et arrivé en tête des législatives du 7 septembre (52 sièges sur un total de 325) alors que le précédent gouvernement (2002-2007) était dirigé par un technocrate apolitique, Driss Jettou.

Abbas El Fassi a indiqué lundi que les réformes socio-économiques constitueraient l'une de ses priorités.

"Nous allons ouvrir d'autres chantiers et parachever ceux qui ont été mis en place par mon prédécesseur, Driss Jettou auquel je rends hommage", a-t-il déclaré.

Dans son discours à l'occasion de l'ouverture de la nouvelle législature vendredi, le roi Mohammed VI a appelé le gouvernement à entreprendre des réformes au niveau de l'administration, de la justice et de l'enseignement.

L'équipe gouvernementale de Abbas El Fassi compte 33 ministres dont 23 issus des quatre partis de la majorité.

Plusieurs ministres de l'ancien cabinet ont été reconduits, parfois à des postes différents, comme M. El Yazghi, le chef de l'USFP nommé ministre d'Etat sans portefeuille alors qu'il était ministre de l'Aménagement du territoire. Karim Ghellab a quant à lui été maintenu au même grand ministère de l'Equipement et des Transports. Le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa, et celui des Affaires islamiques Ahmed Taoufiq restent également à leur poste.

Le ministère des Affaires étrangères a changé de mains. Il a été confié à Taïeb Fassi-Fihri, ancien ministre-délégué dans le même département, en remplacement de Mohamed Benaïssa, chef de la diplomatie marocaine depuis l'ère du roi Hassan II, décédé en juillet 1999.