Moral en berne pour le départ de Chirac |
Publié le Mercredi 16 Mai 2007 à 12:42 |
Mardi 15 mai, à 20 heures, Jacques Chirac a fait ses adieux aux Français "avec la fierté du devoir accompli", citant d'emblée Nicolas Sarkozy. C'est avec lui, aussi, qu'il a conclu. Le puissant, désormais, c'est lui. A peine M. Chirac manque-t-il de trébucher sur ces satanés mots, "les pouvoirs", qu'il s'apprête à transmettre. Amour de la France, confiance en l'avenir, lien de "famille", dialogue et concorde, d'autres mots qu'il ne veut pas voir oublier. A l'UMP, on navigue entre "émotion" et "gratitude", saluant la "décision historique de ne pas envoyer de soldats en Irak". Romano Prodi, qui a soutenu Ségolène Royal et chaleureusement félicité Nicolas Sarkozy, salue son ami Chirac : "La France te doit vraiment beaucoup. Je suis certain que ta sagesse et ton expérience continueront de te guider à l'avenir". Le chef du gouvernement italien aime beaucoup la France. La gauche a d'autres soucis, qui n'a pas réagi. Ce n'est, désormais, plus la peine. Et les dauphins, le premier ministre du début, Alain Juppé, et celui de la fin, Dominique de Villepin ? Un peu échoués. La gauche se réveille Du coup la gauche s'est réveillée. "Oui", cela compromet son entrée au gouvernement, a jugé Jean-Marc Ayrault, pas fâché de piquer la droite qui chipe des ministres à la gauche. Un joli coup que le président de 2002 a manqué, pointe Charles Pasqua, la dent toujours acérée : "Jacques Chirac aurait dû faire l'ouverture, il n'a rien fait du tout", a-t-il déclaré. Quelle journée. "Un jour, on va nous regretter", avait lancé naguère Bernadette Chirac. Pas tout de suite, mais peut-être. L'avenir immédiat est au Maroc : l'hôtel de La Gazelle d'or à Taroudant, bien connu du couple présidentiel. D'autres vont partir se reposer, tels les vieux conseillers. "Thalasso", pour Maurice Ulrich, 82 ans, l'œil encore pétillant. Ses vignes du midi, pour Jérôme Monod, qui a dû deux fois déménager. Son joli bureau, le salon Argent, plein d'angelots et de fleurs, a été restauré. Il a fini dans l'austère bureau d'une ancienne éminence grise, Jacques Foccart. Tout ne doit pas disparaître. Les millions de mots que le président a distribué aux Français, et dont il s'est parfois payé, resteront en ligne. Mais plus sur Elysee.fr. |