Sarkozy chez son ami Bush à Washington |
Publié le Mardi 06 Novembre 2007 à 11:20 |
Depuis des années, Nicolas Sarkozy ne cache pas qu'il a fait de la restauration de l'axe Paris-Washington une de ses priorités. D'abord comme ministre puis comme chef de l'Etat, il ne rate plus une occasion d'exalter "l'amitié historique" qui unit la France à l'un des rares pays, rappelle-t-il volontiers, contre lequel "nous n'avons jamais été en guerre". S'il continue à lui valoir de violentes critiques dans un pays encore nourri au dogme de l'indépendance de la France chère au général de Gaulle, ce virage a été accueilli avec espoir Outre-Atlantique, où l'élection de "Sarko l'Américain" a été perçue comme le début d'une "nouvelle ère". Après la fronde menée par Jacques Chirac contre l'intervention des GI's en Irak en 2003, nombre d'Americains ont été séduits par le nouveau locataire de l'Elysée, son dynamisme, ses valeurs et surtout son discours qui rompait avec l'antiaméricanisme et l'arrogance volontiers prêtés aux Français. C'est donc avec les honneurs dus à un "ami" que George W. Bush va recevoir son collègue français pour une visite toute en symboles qui doit consacrer, pour les deux capitales, l'excellence retrouvée de leurs relations. Clou de ce voyage, Nicolas Sarkozy doit s'exprimer mercredi devant le Congrès, "un très grand honneur qui n'est accordé qu'exceptionnellement à un hôte étranger", s'est plu à souligner son porte-parole David Martinon. Avant même ce premier rendez-vous officiel, les deux hommes ont déjà posé le cadre de leur relation "apaisée". D'abord lors du G8 d'Heiligendam (Allemagne) en juin, puis deux mois plus tard lors des vacances "américaines", une grande première, du président français. "Cela ne fait jamais que pratiquement 250 ans que la France et les Etats-Unis sont des alliés et des amis", avait alors rappelé Nicolas Sarkozy, reçu dans la propriété de la famille Bush. "Alors, sommes-nous d'accord sur tout ?", avait-il ajouté, "non, parce que dans une famille on peut avoir des désaccords. Mais on est dans la même famille, c'est ça la vérité". A Washington, les deux présidents s'entretiendront deux fois, d'abord mardi à la Maison Blanche, puis le lendemain un peu plus au sud, dans la résidence historique de George Washington à Mount Vernon. "Ils évoqueront tous les grands dossiers internationaux, qu'il s'agisse des crises régionales ou des grandes questions stratégiques", a indiqué le porte-parole de l'Elysée. Sur nombre d'entre eux, les positions "se sont rapprochées", constate-t-on côté français. D'abord sur le dossier du nucléaire iranien, où Washington se félicite des efforts déployés par la France pour accroître les sanctions contre Téhéran afin de dissuader l'Iran de se doter de l'arme atomique. C'est aussi le cas au Proche-Orient, où Paris et Washington affichent une même fermeté contre la Syrie et où la volonté du président Sarkozy de se poser en "ami" d'Israël plaît aux Américains. Mais, comme le souligne l'Elysée pour couper court à toute accusation d'alignement, la "convergence" n'est pas parfaite. Sur l'Irak bien sûr, où Paris continue à considérer l'intervention des Etats-Unis comme "une erreur" et à réclamer un calendrier de retrait de leurs troupes, ou encore en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Sur ce dernier thème, Nicolas Sarkozy, qui affiche la volonté de "dire les choses" sur la scène diplomatique, devrait d'ailleurs profiter de la tribune du Congrès pour encourager les Américains à en faire un peu plus. |