Sarkozy s'attaque à la mondialisation à Davos |
Publié le Jeudi 28 Janvier 2010 à 11:11 |
Challenges.fr- Le président prononçait le discours inaugural de la 40e édition du Forum économique mondial. Au programme, l'après-crise et les projets de réforme du secteur financier.
C'est désormais un rituel incontournable pour le monde économique et politique. Davos, la station de ski des Grisons (est de la Suisse), est devenu le centre du monde mercredi 27 janvier. Plus de 2.500 patrons de grande entreprise et responsables politiques -dont 30 chefs d'Etat et de gouvernement sy retrouvent jusqu'au dimanche 31 janvier. Sont notamment attendus les présidents brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, mexicain Felipe Calderon, sud-africain Jacob Zuma et l'afghan Hamid Karzaï ainsi que le premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero.
Nicolas Sarkozy était le premier président français à s'exprimer à Davos. Il a ouvert le forum en affirmant que cette crise était "une crise de la mondialisation" et qu'il fallait changer "les règles bancaires", "prudentielles" et "comptables", sans quoi "nous prenons des risques insoutenables avec l'avenir". Sur ce sujet, il s'est dit "d'accord avec le président Obama quand il juge nécessaire de dissuader les banques de spéculer pour elles-mêmes ou de financer des fonds spéculatifs". Il a ainsi dénoncé "les profits exorbitants de la finance", "un capitalisme dans lequel il était devenu normal de jouer avec l'argent des autres", "des rémunérations sans rapport avec le mérite", une "pression spéculative" qui enrichit les uns et appauvrit les autres, des banquiers qui ne font plus leur métier... "Le capitalisme purement financier est une dérive qui bafoue les valeurs du capitalisme" mais "l'anticapitalisme est une impasse pire encore". "Nous sauverons le capitalisme en le refondant, en le moralisant". Plaidant pour une action coordonnée au niveau du G20 pour que tous les pays adoptent les mêmes règles, le président français a annoncé que "la France qui présidera le G8 et le G20 en 2011 inscrira à l'ordre du jour la réforme du système monétaire international".
Un an auparavant, le Forum était porté par la crainte d'une récession prolongée consécutive à la crise financière de 2008. L'intervention massive des Etats a toutefois permis de relancer l'activité.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, veulent maintenant faire avancer la réforme du système financier mondial afin d'éviter une nouvelle crise bancaire et se dirigent vers un contrôle plus serré du secteur.
Une étude publiée mardi à Davos par le cabinet PriceWaterHouseCoopers montre que l'"excès de régulation" est désormais la plus grande préoccupation des patrons. Ils sont 37% à se dire "très inquiets" à ce sujet contre 18% il y a un an, selon l'étude réalisée auprès de 1.198 chefs d'entreprise dans 52 pays.
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