"Tout Syrien lié à la mort de Hariri sera jugé pour trahison"

Publié le Dimanche 18 Juillet 2010 à 19:37
Saâd Hariri et Bachar al-Assad.alquds alarabi - Walid Maâlam, ministre des Affaires étrangères syrien, a annoncé dimanche que" tout Syrien dont l’implication est avérée, sur la base d’un argument irréfutable,  dans l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais, Rafik Hariri, sera jugé pour haute trahison".

Maâlam a déclaré à la presse, en marge de la séance inaugurale de la commission de suivi et de coordination syro-libanaise présidée par Néji Ottri, Premier ministre syrien et son homologue libanais, Saâd Hariri qui a entamé dimanche une visite en Syrie, "sans doute, si le but est la recherche de la vérité, on cherche tous à établir la vérité, mais si la question est politisée, et visant tel parti ou tel autre en Syrie, au Liban ou ailleurs, cela signifie la politisation du tribunal tout en s’écartant de la vérité".

Au sujet des fuites faisant état d’un jugement implicite accusant le Hezbollah qui émanerait du tribunal spécial pour le Liban, Maâlam a laissé entendre :  "il ne faut pas anticiper les choses, Israël pourrait être au fait de ce que sera le jugement, mais, nous en Syrie, nous pensons que l’affaire du tribunal est libanaise".

Interrogé sur une possible visite du Président Bachar al-Assad au Liban, alors que Damas a connu de nombreuses visites des Présidents et Premier ministre libanais, Maâlam a répondu sur un air plaisant, "les Libanais sont paresseux, ils ne nous invitent pas, nous sommes prêts", signalant que la visite du Président syrien au Liban interviendra bientôt. "Nous espérons que les conditions propices seront réunies pour que cette visite soit historique et réussie".

Concernant la délimitation des frontières entre les deux pays, Maâlam a souligné que "cette question ne signifie pas la délimitation des frontières sur les cartes, ou sur le terrain, mais revêt un caractère social, en ce sens qu’il y a des familles libanaises résidant en Syrie, et inversement, des familles syriennes résidant au Liban, et partant, il faut faire en sorte  d’éviter les souffrances de ces familles au moment de la délimitation des frontières". Il a précisé que la délimitation des frontières ne constitue pas une entrave entre les deux pays, qui sont d’accord sur ce sujet.

Il a qualifié la visite de Saâd Hariri, comme étant la première car, elle intervient à la tête d’une délégation ministérielle "qui jettera les bases solides d’une coopération future privilégiée  entre les deux pays, au service des deux peuples".  

Interrogé sur les questions en suspens entre Damas et Beyrouth, raison qui aurait écarté Elyes al-Mor  ministre de la défense libanais de cette visite, vu l’absence d’un accord sur la sécurité,  le chef de la diplomatie syrienne a récusé l’existence de points en suspens, faisant savoir qu’une convention signée en 1991 englobe un accord là-dessus, et qu’un mémorandum sur la défense existe entre les deux pays, ajoutant que "la Syrie ne s’immisce pas dans la composition de la délégation libanaise, c’est leur décision souveraine. Au moment opportun, lorsque les deux parties seront d’accord, les ministres de la Défense des deux pays échangeront les visites pour signer ce mémorandum".