Alger évoque l’éventualité de la réouverture des frontières avec le Maroc

Publié le Lundi 30 Janvier 2012 à 12:00
Les frontières sont fermées depuis 1994 entre le Maroc et l'Algérie. Le ministre de l’Intérieur algérien, Dahou Ould Kablia, a déclaré dimanche que la réouverture des frontières terrestres avec le Maroc est fort possible, étant donné le réchauffement des relations entre les deux pays.

Dans une déclaration à la presse algérienne, citée par arabic UPI, le ministre algérien n’a pas exclu l’éventualité de la réouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc, eu égard au réchauffement des relations bilatérales entre les deux pays, à l’issue de la dernière visite du ministre des Affaires étrangères marocain.

Dahou Ould Kablia a considéré que la réouverture des frontières, fermées par l’Algérie en 1994, est tributaire "d’une décision politique", signalant qu’elle ne concerne pas uniquement le ministère de l’Intérieur.

C’est la première fois qu’un responsable algérien évoque l’éventualité de la réouverture des frontières, que le Maroc ne cesse d’appeler de ses vœux depuis des années.

Le ministre algérien délégué, chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Moussahel, a réitéré avant la visite de  Saâddedine El Othmani, chef de la diplomatie marocaine, en Algérie lundi dernier, le refus de son pays de rouvrir les frontières avec le Maroc.

"La question de la réouverture des frontières n’a pas été à l’ordre du jour des différentes réunions entre les parties marocaine et algérienne", a-t-il dit lors d’une conférence de presse, ajoutant que "cette question sera réglée un jour".

La fermeture des frontières a entraîné une perte pour l’économie marocaine de près de 4 milliards de dollars/an, qui provenaient des recettes du tourisme et du commerce, a fortiori que les Algériens préféraient la destination marocaine, avant qu’ils ne mettent le cap sur la Tunisie après la fermeture des frontières.

Mourad Medelci et Saâd Othmani, respectivement ministres algérien et marocain des Affaires étrangères, ont évité d’évoquer le Sahara occidental, première pomme de discorde qui envenime les relations entre les deux pays, ils ont exprimé les dispositions de leurs deux pays de relancer leur coopération dans les secteurs consensuels, tout en traitant des points de désaccords, à l’instar du Sahara occidental et de la fermeture des frontières dans le cadre d’un dialogue global.

"La promotion des relations avec le Maroc, figure parmi les priorités de l’Algérie, et le traitement se fera d’une manière harmonieuse et complète y compris sur la question des frontières", a alors déclaré Mourad Medelci. Le ministre  a considéré que "les défis actuels imposent aux deux pays un effort supplémentaire et exceptionnel, afin que leur coopération touche tous les secteurs".

Il a exprimé son espoir de voir touts les problèmes trouver des solutions, "pour traduire ainsi la volonté des deux peuples et des dirigeants des deux pays".

Othmani a appelé, quant à lui, à supprimer tous les obstacles entravant le développement des relations entre l’Algérie et le Maroc, en allusion à l’affaire du Sahara occidental et aux frontières fermées entre les deux pays depuis 1994.

"Le fait de surmonter les obstacles sur la voie du développement des relations politiques et économiques sur tous les plans entre le Maroc et l’Algérie est la priorité des priorité pour nous", a-t-il indiqué.