Langage SMS : « J t m », moi non plus |
Publié le Lundi 23 Avril 2007 à 17:22 |
Les cartes postales puis le téléphone et enfin la messagerie électronique ont fait que cette littérature intime et cette poésie de la plume sur le papier tarissent. Encore plus ravageurs, les SMS, un moyen rapide et peu coûteux, s’avèrent être une aubaine pour les jeunes. Les adeptes de cette messagerie, qui ne sont pas exclusivement des élèves ou des étudiants, vont jusqu’à former une communauté de «sms’eurs» qui a ses codes et sa terminologie propres. De ce fait, il serait faux de croire comme beaucoup d’adultes l’imaginent, que les messages d’amour ont complètement disparu. Bien au contraire, les «textos», offrant une économie concrète de temps et d’argent, font des merveilles. Beaucoup de jeunes, séparés par les circonstances, et même des adolescents de treize ou quatorze ans, échangent plusieurs fois par jour, des messages enflammés. Il faut reconnaître que l’inspiration s’y montre en général moins fleurie que jadis et loin des longues réflexions littéraires. Les fautes d’orthographe y abondent la plupart du temps que l’on se demande si la nouvelle vague d’écriture n’y est pas pour quelque chose ! «Pleaz, 1e amie pour m’remonté l’moral en 160 caractèr maxi». En effet, par souci d’user le moins possible de caractères en exprimant le maximum d’idées, et peut-être même par simple oisiveté, une nouvelle vision de la typographie, laxiste et plus affranchie des règles de la langue écrite, est en train de voir le jour. Il faut avouer que ces derniers temps, on a tendance à dire : «Toc Toc Toc : devine ki é drièr l’écran 2 ton GSM ?». Abréger, inventer, innover et créer, c’est intéressant comme concept voire amusant sous la devise de joindre l’utile à l’agréable. Cependant, à bas le progrès qui encourage nos jeunes à passer outre le dictionnaire! Est-ce vraiment profitable que de cacher nos lacunes en langue écrite et voiler nos défaillances en orthographe, en grammaire et en conjugaison avec « intelligence » et humour ? On est peut-être trop «OQP» pour écrire correctement, avec un style raffiné et un registre plus élevé nos messages, toutefois, on n’a pas le droit de l’être lorsqu’il s’agit d’apprendre. |