Tunisie : 31 agressions contre des journalistes, en un mois |
Publié le Vendredi 08 Mars 2013 à 10:38 |
![]() 36 hommes et 16 femmes travaillant dans 5 chaînes de télévision, dont deux privées, une associative et deux étrangères ont subi des dommages, suite à ces abus, outre des journalistes de 7 chaînes de radio dont deux privées, une associative et une autre diffusant sur le WEB, ainsi que des journalistes de cinq journaux dont deux privés, un partisan, un étatique et un autre étranger et enfin des journalistes de la presse électronique dont une agence de presse, au nombre de 6. Le mois de février s’est caractérisé par l’apparition de menaces de mort envers les hommes et les femmes de média, au lendemain de l’assassinat de Chokri Belaïd et a concerné Sofiène Chourabi, Zied El Héni, Néji Bghouri, Ramzi Bettaïeb, Nawfel Ouertani, Haïtham Makki et Ali Laâbidi. Les abus envers les journalistes par les forces de sécurités ont pour leur part retrouvé un regain, essentiellement, pendant la gestion des manifestations par la police. 13 des 32 abus envers la presse s’inscrivent dans ce contexte. Un autre genre d’abus est apparu ce mois de février et qui consiste à brouiller les ondes radios ou carrément à interrompre la transmission. Des plaintes ont été adressées, à ce propos, à l’Office national de la télédiffusion. Par ailleurs, un recul a été constaté en termes d’incrimination de journalistes, dans la mesure où le mois de février n’a enregistré qu’un seul cas d’appel par le ministère public ayant abouti au classement de l’affaire Mouna Bouazizi, journaliste à « Ech-Chourouk ». Quelques cas de Violations : Le 01/02/2013 : Tijani Boudidah, correspondant de la chaîne privée « Hannibal », à Kairouan, a fait objet de violences verbales et de tentatives d’empêchement de couvrir un mouvement de protestation des « Ligues de protection de la révolution » contre le meeting du Parti républicain. Le journaliste a été cerné par de nombreux manifestants qui l’ont accusé de partialité, lui intimant l’ordre de quitter les lieux avant de le bousculer. Ces mêmes personnes ont interdit le cameraman de la même chaîne, Adel Nagati de filmer ce qui se déroulait devant le local de l’UGTT. L’intervention des forces de police qui l’ont aidé à pénétrer dans la salle où se tenait le meeting, n’a pas aidé le caméraman à bien accomplir sa mission, vu l’état psychologique dans lequel on l’a mis. Les correspondants du journal privé »Ec-Chourouk », Najeh Zaghdoudi et Sameh Jamméli, ont été, également, empêchés, de leur côté, de couvrir la même manifestation. Le 06 février, les journalistes Hichem Kasmi et Meriem Nasri du site électronique « Jadal », le journaliste Yassine Jelassi, correspondant du journal londonien « El Hayet », Saïda Trabelsi de la chaîne satellitaire « El Hiwar Ettounoussi » et Lassâd Mahmoudi, journaliste de « Radio Twensa » diffusée sur Internet ainsi que la photographe indépendante, Sabrine Belkhouja, ont été battus par les forces de sécurité qui dispersaient un mouvement de contestation contre l’assassinat de l’opposant politique Chokri Belaïd, à l’Avenue Habib Bourguiba à Tunis. Le journaliste de la radio associative régionale « Sawt El Manajem », Zied Ben Omar, a été pour sa part, brutalisé, au moment où il était en train de filmer une agression de policiers sur un citoyen dans le centre ville. A Gafsa, toujours, le correspondant de la chaîne électronique privée « Tunis Al Ikhbarya » exerçant à Gafsa, Houssem Bouchiba a été violenté par des membres, proches du « mouvement Nahdha », selon ses dires. Son téléphone portable lui fut arraché et il a été interdit d’effectuer sa mission. Le 7 février, Ferida Mabrouki, correspondante de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP), à Gafsa a fait objet de violence verbale par un agent de police en uniforme, alors qu’elle effectuait son devoir professionnel, en couvrant des affrontements entre policiers et manifestants, survenus suite à l’assassinat de Chokri Belaïd. Un agent l’a insultée, en usant, notamment de propos malséants et avilissants au vu et au su des citoyens présents. Le journaliste Hakim Zitouni, caméraman de la chaîne privée « Ettounissia », exerçant à Gasfa, a été agressé par des citoyens dans la soirée du dimanche 10 février, alors qu’il était en cours d’effectuer un reportage avec un leader régional du mouvement Ennahdha. Le centre de Tunis pour la Liberté de la presse et après avoir observé la totalité des abus commis sur les journalistes durant le mois de février appelle le gouvernement à : - Garantir, de toute urgence, la protection des journalistes menacés de mort et met en garde contre toute atermoiement dans la prise des mesures nécessaires à cet effet ; - Mettre fin aux campagnes d’incitation contre les journalistes et interroger tous ceux qui y sont impliqués ; - Poursuivre en justice tous les policiers qui ont agressé les journalistes, en connaissance de leur qualité, d’autant que des recommandations similaires, déjà émises, n’ont toujours pas trouvé écho, les mois précédents. D'après communiqué
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