Hammamet, Sousse- Le commerce illégal |
Publié le Mercredi 29 Août 2007 à 16:18 |
La nouvelle législation criminalise la contrefaçon. Le montant des amendes a été revu à la hausse. « Toute personne impliquée dans une affaire de contrefaçon est passible d’une amende de 10 000 à
50 000 dinars ». La loi confère, par ailleurs, plus de prérogatives aux agents de contrôle économique et de la douane et institue le principe de l’auto-saisie.
Ainsi, les agents de contrôle ont toute la latitude de saisir toute marchandise suspecte et d’entamer illico presto les poursuites administratives et judiciaires. Mais, ce durcissement ne trouve pas son prolongement sur le marché où le commerce du faux continue à faire florès. Il n’y a qu’avoir l’effervescence qu’il génère dans les zones touristiques là où les marchands de souvenirs et de produits artisanaux se sont investis à fonds dans la vente du toc.
Fiefs de la contrefaçon, les boutiques installées dans les zones touristiques d’Hammamet ou encore dans le port El Kantaoui à Sousse sont de véritables capharnaüms. Les grandes marques y sont exposées avec exubérance : parfums, sacs à main, porte-monnaie, foulards, montres : Des produits estampillés Burberry, Chanel, Yves saint Laurent, Dior, Gucci et on en passe vendus à une poignée de dinars ou d’euros. Ce commerce semble ainsi générer un bénéfice considérable pour les commerçants. A les interroger, aucun des tenanciers de ces poules aux œufs d’or ne daigne toutefois dévoiler ne serait-ce qu’une estimation journalière de ses recettes. Mais, ils se disent satisfaits de la marche des affaires et reconnaissent que le gros de leurs activités se fait avec les touristes.
Tout le monde semble trouver son compte. Même ces jeunes saisonniers, des mineurs pour la plupart, qui sont nombreux à travailler jour et nuit dans ces boutiques, contents de faire un petit pécule d’ici la fin de la saison. Il va sans dire que dans ce temple de la contrefaçon, l’interdit semble être enrobée d’une certaine légalité. Puisque tous ces marchants ont leur patente et le fait que leurs boutiques soient approvisionnées, à côté des tapis, de la céramique, d’objets de souvenirs, de produits faussement griffées ne semblent inquiéter personne. La frontière entre le légal et l’illégal est dans le cas d’espèce extrêmement ténue. H.J. |