Le E-commerce tunisien encore dans les starting blocks

Publié le Mardi 13 Février 2007 à 16:32
L’avenir c’est le E-commerce. En témoignent les dizaines de milliers de sites Internet à l’échelle planétaire, ainsi que le nombre de transactions effectuées quotidiennement. En quelques clicks, tout s’achète sur la grande toile. Les vêtements, la nourriture, les meubles, un billet d’avion…Quid de la Tunisie ?




Le E-commerce est avant tout une pratique marketing qui offre une solution de paiement sécurisée pour les éventuels clients d’une entreprise commerciale. Celle-ci voit augmenter ses chances de commercialiser ses produits. Le client n’a plus à se déplacer, faire le tour des commerces, choisir et essayer le produit dont il a besoin. C’est le produit qui vient à lui, là où il est. Vu sous cet angle, le E-commerce a tout pour plaire. C’est à se demander pourquoi les entreprises tunisiennes boudent-elles encore cette pratique.

Pourtant la Société Tunisie Monétique (SMT) et La Poste Tunisienne déploient tous les moyens nécessaires, présentant une opportunité aux commerçants de promouvoir, attirer et fidéliser une clientèle locale et étrangère. Les deux protagonistes détiennent les plates-formes qui gèrent le marché électronique. La première, via le SPS (un serveur de paiement sécurisé) qui permet d’offrir des autorisations sur les cartes bancaires, et la deuxième par le biais du e-dinar.

La première expérience tunisienne en la matière a été lancée en 1998 par l’ATI. Le site www.ecom.tn fut le premier à expérimenter le E-commerce. Le site du CEPEX a contribué à la promotion des produits de production locale, destinés à l’exportation. C’est d’ailleurs, le rôle principal qu’attribue l’administration de tutelle au commerce électronique ; à savoir promouvoir le secteur touristique, les produits artisanaux, les produits agro-alimentaires et inciter les entreprises à effectuer leurs déclarations fiscales et de sécurité sociale via le web.

Depuis cette date, les mesures incitatives, destinées aux commerçants et aux clients, se sont succédées. L’on note parmi elles, l’instauration du programme national de mise à niveau, la création de fonds spécialisés pour l’acquisition et développement du parc informatique des entreprises (FOPRODEX, FAMEX, FITT/RITI), la réduction des tarifs des Télécoms et d’Internet et la vulgarisation de l’ordinateur familial. Tout cela pour de piètres résultats.

Le secteur public est le premier à s’être converti à cette nouvelle technologie. Alors que le secteur privé trébuche, de grandes institutions telles que Tunisie Telecom www.tunisietelecom.tn, la poste ; www.poste.tn, la STEG ; www.steg.com.tn, la SONEDE ; www.sonede.com.tn, ou encore Tunisair ; www.tunisair.com, se sont lancés dans l’aventure.

Les associations sportives ne sont pas en reste. Le Club Africain a mis en ligne, 10 000 billets à disposition des supporters lors du dernier derby tunisois. Stock épuisé en quelques jours. L’opération s’est impeccablement déroulé sera certainement copiée par d’autres. Aussi, les clubistes vendent en ligne des articles à l’effigie du club depuis septembre 2006 et l’administrateur du site officiel (www.clubafricain.com) ainsi que les responsables de la boutique, estiment que 10% des articles seront vendus en ligne d’ici un an.

En 2005, les paiements en ligne détenaient 21,3% du nombre total des transactions effectuées, tous moyens de paiements confondus. Soit 1.6% de plus qu’en 2004. Une hausse médiocre pour une activité sensée être en plein essor.

La SMT avance la thèse des coûts élevés qui dissuadent les commerçants de se doter en plate-forme de commerce en ligne. En Tunisie seulement 250 sites ont recours au commerce électronique. En 2006, les dépenses électroniques réalisées à l’intérieur du pays ont été multipliées par 7 par rapport à 2005, pour atteindre les 14,190 MD. Cette montée en flèche est due principalement aux frais des inscriptions universitaires qui doivent désormais être effectuées en ligne. Une preuve concrète que le système est fiable et que les utilisateurs n’ont rien à craindre. Reste à convaincre les entreprises, qui elles, demeurent encore sceptiques.

Chiraz Kefi