Les Arabes brisent le blocus sur les Palestiniens |
Publié le Mardi 14 Novembre 2006 à 12:55 |
L’effet d’annonce et… après ? La position est claire et sans équivoque. Elle tranche avec les litanies habituelles de condamnation et de protestation. Mais qu’en est-il de sa réelle portée ? Et jusqu’à quelle mesure sera-t-elle traduite dans les faits ? Tout d’abord, il faut mettre les choses dans leur contexte. Cet accès de courage de la Ligue arabe n’a pas été fortuit. Il intervient après les dernières atrocités commises par Israël dans la bande de Gaza dont le massacre barbare de Beit Hanoun. Il fait aussi suite au sempiternel veto américain contre le projet de résolution condamnant l’agression israélienne. Mais pourquoi agir maintenant avec autant de retard, alors que les territoires occupés n’ont cessé de s’embourber dans l’indigence, la précarité et l’insécurité, depuis que Hamas est passé démocratiquement de l’opposition au pouvoir ? Et ce n’est que maintenant qu’ils se résolvent à agir. Les raisons de cet empressement ne font pas l’objet de mystère. En effet, le dernier discours de Haniya qui a annoncé, son départ au profit d’un autre premier ministre et les pas enregistrés sur la voie de la formation d’un gouvernement d’union nationale qui aura la bénédiction de Washington et de ses alliés, a amorcé un changement de donne politique, dont les Arabes tentent de profiter pour refaire surface et faire entendre leur voix. Mais, hormis, l’effet d’annonce, la décision de la Ligue arabe n’engage que ses auteurs. Sa concrétisation sera suspendue au bon vouloir de l’axe américano-occidental étant donné qu’il détient sous sa férule le système financier mondial. D’ailleurs, rappelons-nous le début de la crise en Palestine à l’heure où les Etats-Unis et l’Europe ont décidé de suspendre l’aide aux Palestiniens et de les plonger délibérément dans un oppressant dénuement, les banques arabes ont refusé à l’époque de verser des fonds à la Palestine de peur des représailles américaines. L’enthousiasme de Amr Moussa et sa détermination affichée de faire transférer l’argent par les canaux de la Ligue arabe se sont vite heurtés aux garde-fous de l’Occident. Moralité de l’histoire : la décision arabe prendra du temps pour entrer dans les faits, le temps que la situation politique palestinienne s’éclaircisse, et que Washington, Bruxelles et Israël « confirment »le tout prochain gouvernement palestinien. A défaut, le transfert des fonds sera condamné à un chemin long, sinueux et semé d’embûches. H.J. |