Tunisie / Pauvreté: 15% au niveau national et 26% en milieu rural |
Publié le Mardi 23 Octobre 2018 à 14:12 |
Le Fond international de développement agricole (FIDA) a rendu son rapport ce mardi à Tunis. Celui-ci se base sur 15 années d’évaluation dans les zones rurales les plus reculées du pays. Le rapport, élaboré par le Bureau indépendant de l'évaluation du FIDA (IOE), comprend l’examen de six projets mis en œuvre entre 2003 et 2018 pour un coût total de 248 millions de dollars, dont 105 millions ont été alloués par le fond. Le FIDA est une agence des Nations Unies spécialisée dans le développement rural et dispose d’une longue expérience de coopération avec la Tunisie en tant que bailleur et partenaire financier. En 40 ans d’existence dans le pays, il a financé près de 13 projets pour une enveloppe de 450 millions de dollars. Quelque 125.000 ménages, soit environ 600.000 personnes, vivant dans des zones rurales et marginalisées, ont pu bénéficier du fond. Zied Ladhari, ministre du Développement et de l’Investissement, se confie à Gnet. « Les activités du Fida sont très importantes pour nous en Tunisie parce qu’elles touchent des populations vulnérables, notamment les jeunes et les femmes dans des régions défavorisées. Il a permis par exemple d’aménager des périmètres irrigués d’une surface de 4000 hectares et créer 600 km de pistes agricoles ». Selon Abderraouf Laajimi, Directeur Général du Financement au ministère de l’Agriculture, cette évaluation permet de mettre en relief les réussites en termes de résultats et de performances de ces projets visant essentiellement le désenclavement des régions pauvres, tout en y améliorant les conditions de vie. Cela permettra également l’intégration de ces populations dans le marché via la mise en place d’activités génératrices de revenus. Même si ces projets ont eu des résultats positifs, le rapport du FIDA rappelle que la Tunisie se trouve dans un contexte difficile, pouvant entraver la réalisation effective des recommandations. Il a notamment été question de la faible croissance économique du pays, de l’augmentation de la dette publique et du manque de stratégie du développement rural. «Il faut que le gouvernement s’attèle à développer l’activité dans ces zones pauvres. L’Etat doit inciter le secteur privé à s’y implanter, en lançant, par exemple, des PME permettant la création d’emplois, nous dit Khalida Bouzar, Directrice régionale MENA, Asie, Europe au FIDA.. Avec une moyenne de pauvreté de 15 % au niveau national, la pauvreté grimpe à 26% dans les zones rurales, ce qui incite les populations à l’exode. « Il y a un effet migratoire inexorable des campagnes vers les villes », ajoute la responsable du FIDA. Le rapport formule des recommandations pour une future collaboration entre le FIDA et le gouvernement tunisien en vue de réduire encore plus la pauvreté rurale. L'une d'entre elle consiste à cibler davantage les franges pauvres vulnérables, en particulier les agriculteurs, les femmes et les jeunes. Une autre recommandation consiste à mettre en valeur les ressources agricoles du pays et les prémunir contre les risques climatiques et les fluctuations du marché, et minimiser la vulnérabilité des chaînes de valeur agro-pastorales face aux risques liés au climat et aux marchés. Wissal Ayadi
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