Tunisie, exporter vers les USA, un marché à tâter |
Publié le Mardi 18 Mai 2010 à 22:30 |
![]() Malheureusement, la Tunisie ne profite pas assez de cette opportunité que représente le marché américain pour réaliser des échanges commerciaux intéressants. Les hommes d’affaires tunisiens sont souvent découragés par la distance et la complexité des procédures administratives et sont plus enclins à traiter avec l’Europe, qu’ils maitrisent mieux. Dans le cadre de la promotion des relations bilatérales entre la Tunisie et les Etats-Unis, le Fonds d’accès aux marchés d’exportation (Famex), ainsi que plusieurs institutions tunisiennes en coopération avec l’ambassade des Etats-Unis en Tunisie, organisent des séminaires sous le thème « Doing business with USA ». Ce road show passera par quatre villes : Tunis, Bizerte, Sousse et Sfax, du 18 au 21 mai, dans le but d’informer les jeunes, les chefs d’entreprises et les professionnels du commerce extérieur, sur les possibilités d’échanges commerciaux entre les Etats-Unis d’Amérique et la Tunisie. Malgré la distance et les divergences culturelles, quelques Tunisiens ont tenté l’expérience d’exporter vers les USA. Les revenus des exportations de la Tunisie vers ce pays ont été, en 2009, de l’ordre de 325.8 millions de dollars, alors que les importations sont d’une valeur de 502.1 millions de dollars. Notre pays exporte principalement de l’huile d’olive conditionnée, huiles végétales et animales, perles naturelles, combustibles, et différents métaux et composants électroniques. Quant aux Etats-Unis, ils exportent vers la Tunisie, des semences et des graines, des machines, des engins, des véhicules et des huiles. Houda Mabrouki, assistante du projet d’Huile d’olive Packtec explique dans son intervention lors de la journée d’information organisée ce matin au siège du Cepex, que la Tunisie étant le 4ème producteur mondial d’huile d’olive, devrait concentrer plus d’efforts sur l’exportation de ce produit qui est très prisé. D’ailleurs, les USA comptent une population au pouvoir d’achat très élevé, avec un PIB par habitant de l’ordre de 47 000 dollars. Le secteur tertiaire occupe une place majeure dans leur culture et l’alimentation plus que tout. Avec un nombre de restaurants sur le territoire américain avoisinant le 1 million, il est évident que notre huile d’olive et autre produits du terroir puissent trouver de la place. D’ailleurs, chaque année, il rentre sur le sol américain quelques 16 000 nouveaux produits dont la durée de vie moyenne est de 2 ans. C’est que le marché est vaste et la demande est très élevée. Bien que les exportations tunisiennes, vers le pays de l’oncle Sam, aient augmenté de 30% entre 2004 et 2008, il ne reste pas moins que les produits tunisiens soient très peu visibles sur le marché américain. « Parce qu’il existe une absence de communication générique », explique fawzi El Mufti, expert coordinateur du Famex. Un manque auquel le Fonds essaye de remédier, en participant aux foires et salons américains et en communiquant sur plusieurs supports médiatiques américains. Il est évident que plusieurs produits peuvent être commercialisés en Amérique, Il ne reste pas moins vrai que les Américains soient très exigeants en matière de qualité. « D’ailleurs, les consommateurs sont très portés sur les produits alimentaires biologiques naturels, sur l’agroalimentaire sans sel, et les rations de 100 grammes qui leur permettent de surveiller leur ligne, ainsi que sur les nouvelles saveurs exotiques », ajoute Faouzi El Mufti, ce qui est une grande opportunité pour les producteurs tunisiens. Lorraine McCord, experte en commerce international et directrice du centre SBDC qui vient en aide aux entreprises exportatrices au Texas, insiste sur le fait que pour pénétrer le marché américain, il faut bien étudier sa cible, spécifier son produit, et se donner tous les moyens nécessaires pour mener à bien une transaction avec des clients américains : «Les commerces aux USA s’adaptent selon les régions et selon les mœurs et les traditions pour répondre aux attentes des habitants. Il ne faut également bien connaître la législation de l’Etat concerné, parce que les contrats ont beaucoup de poids et la non-conformité des marchandises peut finir devant les tribunaux », dit-elle. C’est pour quoi, il est indispensable d’avoir au moins un partenaire expérimenté et un conseiller juridique, pour rentrer sur le marché transatlantique. Pour encourager les importations, les Etats-Unis a exonéré d’impôt 3400 produits qui répondent au Système généralisé de préférences (SGP). L’huile d’olive, les bijoux, les métaux, les peaux, les produits agricoles, les produits chimiques, l’électronique sont parmi les produits éligibles. A titre d’exemple, la Tunisie a profité du SGP pour exporter l’équivalent de 51.9 millions de dollars d’huile d’olive vierge en 2008 (jusqu’au mois d’août), 12.6 M$ de bijoux en or, 1.7M$ pour les dattes et 2.7 M$ de Chewing gum. Hormis les textiles et les chaussures qui ne sont pas concernés par le système, la liste des produits exonérés est très longue et mal exploitée. Le FAMEX, pour sa part offre son aide aux hommes d’affaires désirant se lancer sur le marché américain, une assistance logistique et financière, pouvant atteindre les 50 % des investissements. Chiraz Kefi
Commerce Tunisie/USA, un souci de communication*Guide du SGP, listes des produits pouvant et ne pouvant pas bénéficier du SGP - http://www.ustr.gov/Trade_Development/Preference_Programs/GSP/Section_Index.html *Liste des tarifs douaniers des Etats-Unis -http://www.usitc.gov/tata/hts ou -http://dataweb.usitc.gov/scripts/tariff_current.asp |