Tunisie: La Smart City pour des politiques urbaines mieux développées

Publié le Mardi 13 Novembre 2018 à 17:53
La huitième édition du Salon Smart City Expo World Congress a ouvert ses portes ce mardi 13 novembre à Barcelone. Pour la deuxième année consécutive, la délégation tunisienne, à travers l’association Bizerte 2050 qui porte le programme Bizerte Smart City, a été reçue en grande pompe par Ramon Roca, Président du programme Smart City Barcelone. 

La délégation tunisienne présente à Barcelone réuni de nombreux partenaires, aussi bien institutionnels que privés. Parmi eux, Tunisie Télécom, la Sotetel, l’Agence Tunisienne d’Internet et la société de promotion du lac de Tunis (SPLT), ainsi que le groupement DTA, bureau d’étude spécialisé Smart City. Les villes de Tunis, de Bizerte, Hammamet et Mahdia constituent le noyau des collectivités territoriales de cette délégation.
 
La démarche Smart City, «Ville Intelligente », c’est une ville propre, ouverte et connectée qui réconcilie à la fois la ville avec son environnement et son économie. 
Si ce concept peut paraître encore abstrait pour un pays comme la Tunisie, il est pourtant une nécessité pour le développement des territoires. En effet, l’avenir des villes tunisienne est compromis avec une augmentation de plus en plus importante de leur population. Une situation qui génère un étalement non maîtrisé des territoires et à une ségrégation socio-économique. La smart-city apparaît donc comme une solution à ces problèmes.
 
Borhene Dhaouadi, président de l’association Bizerte 2050 et promoteur du programme Smart City en Tunisie nous explique. « Le problème de nos villes c’est qu’elles pâtissent d’une urbanisation subie. Une ville intelligente c’est une ville bien aménagée, organisée, avec des espaces hierarchisés. Elle est ouverte et attractive à travers un modèle  de développement socio-économique inclusif. Une smart city tient également compte du bien-être de ses habitants. Enfin elle est connectée en utilisant les nouvelles technologies et l’internet des objets (IOT) pour gérer les services du quotidien ». 
Borhene Dhaouadi et Ramon Roca à Barcelone
La notion de Smart city pose sur la table la question des politiques urbaines qui sont le socle de l’aménagement des villes. Déplacement, mobilité, sécurité, gestion de l’eau et de l’électricité, agriculture… autant de domaines qui impactent directement le quotidien des habitants des villes. 
 
Depuis 2016, le programme Bizerte Smart City a fait du chemin. Si dans d’autres villes dans le monde, le concept Smart City est porté par l’Etat, en Tunisie, il a été porté en premier lieu par la société civile, qui a su finalement convaincre.
« Aujourd’hui le gouvernement nous demande de réfléchir à un programme Smart City national. C’est désormais une obligation, pas un luxe. Le besoin de la Tunisie en termes de digitalisation est important. Les pouvoirs publics l’ont compris notamment avec la mise en place du plan stratégique 2020 sur la digitalisation porté par le ministère des Technologies de la Communication et de l’économie numérique », nous dit Borhene Dhaouadi.

A noter que la ville de Bizerte a été déclarée pilote national Smart City en avril dernier par le ministre Anouar Maarouf.
Prochaine étape, la préparation du programme « Tunisian Smart Cities » qui sera lancé en mars 2019. Celui-ci a pour but de réunir l’écosystème économique tunisien autour des questions liées aux Smart Cities au service des collectivités territoriales aussi bien en Tunisie qu’en Afrique.
 
Wissal Ayadi