Tunisie : Le pouvoir local prend corps, les alliances inévitables !

Publié le Lundi 25 Juin 2018 à 16:15
A l’heure où le pouvoir central est en panne, face à une crise politique qui s’inscrit dans la durée, le pouvoir local commence à prendre forme, après moins de deux mois des  municipales du 06 Mai, les premières après la révolution.

Les réunions inaugurales des conseils municipaux sont en train d’avoir lieu à travers le pays, à neuf jours de l’expiration du délai légal de leur tenue. 

Plusieurs municipalités ont d’ores et déjà leur président et deux vice-présidents. Le mouvement Ennahdha a été élu ce lundi 25 juin à la tête de la municipalité de Sfax ville et de Raoued, en la personne de Mounir Elloumi pour la première et Adnen Bouassida pour la seconde. Le sort des autres municipalités, y compris  des grandes villes, notamment celle de Tunis, la plus disputée, sera scellé dans les prochains jours. 

Selon l’article 175 de la loi organique sur les élections et référendums, la première séance du conseil municipal ou régional élu a lieu sur convocation du gouverneur de la région, et ce, dans un délai maximum de 21 (vingt et un) jours à compter de la date de proclamation des résultats définitifs des élections.

L’instance électorale avait annoncé mercredi 13 juin dernier, les résultats définitifs des élections confirmant la victoire des listes indépendantes, talonnées par Ennahdha et Nidaa.

Ce trio de tête qui rivalise en matière de formation des nouvelles équipes municipales, se trouvera obligée de siéger côte-à-côte dans certaines communes. Toujours est-il que le cas par cas va prévaloir dans ce processus, selon les résultats des urnes et les réalités de chaque localité. Les alliances seront de ce fait inévitables entre partis, qu’ils se ressemblent ou ne se ressemblent pas, qu’ils soient amis, ou ennemis…

Nidaa Tounes qui avait exclu au lendemain du 06 Mai toute intention de s’allier avec Ennahdha aux municipales a modéré ses positions, en se disant obligé de s’allier avec lui dans certains cas. Le parti met en avant, néanmoins, son intention de faire alliance avec les partis et les listes indépendantes qui partagent sa vision. 

Ennahdha, lui, n’oppose de veto à quiconque, au nom du sacro-saint principe de consensus, auquel il voue un attachement indéfectible. Le mouvement dit sa volonté de nouer les consensus et les alliances les plus larges, dans un but de stabilité des futurs conseils municipaux. 

Sinon, des concepts en vogue président aux nouveaux conseils municipaux à l’instar de gouvernance participative, de démocratie locale…autant d’approches qui visent à impliquer le citoyen dans la prise de décision au niveau local, en attendant la tenue des référendums, une première, instituée par le nouveau code des collectivités locales, que les municipalités ont le droit d’organiser une seule fois pendant leur mandat pour consulter les électeurs sur une question cruciale engageant leur région.
Gnet