Tunisie : Le premier quartier smart en réfléxion aux Berges du Lac |
Publié le Mercredi 14 Novembre 2018 à 20:30 |
Depuis plus de 30 ans, la Société de promotion du lac de Tunis a réussi à créer le quartier le plus beau de la capitale, celui des Berges du Lac. Habitations de haut standing, commerces, immeubles d’affaires, la SPLT est aujourd’hui la belle démonstration d’un partenariat public privé réussi. Aujourd’hui, le promoteur veut aller plus loin avec la création du premier quartier « Smart » de Tunisie.
Le concept de « Smart City » (ville intelligente) prend une place de plus en plus importante dans les politiques d’aménagements urbain des grandes villes du monde. C’est dans ce cadre que la SPLT s’est rendue ces derniers jours au plus grand rendez-vous dédié aux Smart City à Barcelone. L’objectif étant de récolter un maximum d’expériences et de savoir-faire, d’autres villes devenues Smart. Gnet a rencontré lors de cet évènement Tarak Bouguerra, conseiller en urbanisme à la SPLT. Il est celui qui a fait sortir de terre les Berges du Lac. Aujourd’hui il dispose d’une toute autre vision de ce quartier. Pour lui le concept de ville intelligente s’impose comme une opportunité et une évidence. «Le quartier des Berges du Lac doit devenir la ville du 3ème millénaire. Ainsi, le concept de Smart City peut constituer un levier pour atteindre cet objectif. Nous ne pouvons plus nous contenter de créer des lotissements classiques comme nous l’avons fait depuis 30 ans. Il faut innover ». La société de promotion du Lac de Tunis s’est donc lancé dans l’étude urbanistique du premier quartier smart de la capitale et du pays. Elle concerne un des secteurs de la zone Nord-Ouest et Sud-Ouest des Berges du Lac Nord, extension de l’hypercentre de Tunis.
Cette orientation a pour objectif de dynamiser et faire évoluer ce quartier. Une Smart City se veut être une ville propre, ouverte et connectée. Noomen Hachicha, Directeur des infrastructures à la SPLT nous explique. « Il faut penser le projet de façon smart à sa base. Les axes majeurs sur lesquels nous pouvons agir sont par exemple, le stationnement, l’éclairage public, la mobilité, la construction de bâtiments énergétiques, etc. Finalement ce sont des sujets simples qui peuvent devenir une réalité en Tunisie ». Le principal problème de nombreuses capitales, comme Tunis, reste la mobilité. La création de zones dédiées exclusivement aux piétons et la mise en place de pistes cyclables permettront de désengorger le trafic dans ce quartier.
«Nous devons également penser aux coûts. Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas pousser le concept smart à son maximum car le prix de vente serait trop important. Nous serons donc smart à une échelle raisonnable afin de rester accessible », ajoute-t-il.
La Municpalité de Tunis est pleinement intégrée dans ce projet de Smart City. En effet, la réalisation de ce programme foncier pourrait radicalement changer l'image de la capitale au niveau international et constituer une nouvelle manne pour le développement économique de la ville. "Nous travaillons étroitement avec la SPLT dans la mise en place de ce projet. Des ateliers de reflexions seront organisés afin de sensibiliser les acteurs locaux aux opportunités que pourraient nous apporter un tel quartier. Nous avons l'ambition de devenir un emblême de la Smart City sur le continent Africain", nous confie Kamel Gomri, représentant de la Municipalité de Tunis au congrès des Smart City de Barcelone. Pour réaliser ses objectifs, la SPLT devra également travailler en étroite collaboration avec les différentes administrations. La STEG et la SONEDE, notamment, pourront bénéficier de cette opportunité afin eux aussi de développer de nouveaux concepts innovants qui faciliteront le quotidien de leurs usagers. Compteurs d’eau et d’électricité connectés, systèmes d’irrigations intelligents, pourront faire pleinement partie de ce quartier smart. Pour une meilleure intégration de ce projet dans son environnement urbain, la SPLT prévoit de décliner la notion smart aux zones avoisinantes déjà existantes ou en cours d’exécution à l’image du projet de la « Perle du Lac ».
Wissal Ayadi
|