Tunisie : Mehdi Jomaâ évoque le rapt des Tunisiens et l’instabilité régionale |
Publié le Lundi 21 Avril 2014 à 17:39 |
![]() La situation en Libye est la plus instable. Le pays est menacé de dislocation et de guerre civile, avec un affaiblissement du pouvoir central, à la faveur des milices armées rivales qui échappent à tout contrôle. Dans ce contexte exceptionnellement dangereux, deux de nos concitoyens, Laroussi Kontassi (diplomate), et Mohamed Ben Cheikh (agent local) de l’ambassade tunisienne à Tripoli, ont été pris en otage, signe que l’instabilité monte d’un cran en Libye, tout autant que les menaces qui pèsent sur la communauté tunisienne qui y réside. En Algérie, le terrorisme a lourdement frappé le week-end dernier, au lendemain de la proclamation des résultats des élections présidentielles, ayant débouché sur la reconduction d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat. Notre voisin de l’Ouest qui mène une guerre de longue date contre le terrorisme, n’est pas encore parvenu à mettre ces groupes armés hors d’état de nuire. Cette instabilité régionale grandissante pèse directement sur la Tunisie, où l’hydre terroriste a fait de nombreux martyrs depuis la révolution, au rang de leaders politiques, en l’occurrence, les défunts Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, ainsi que parmi nos vaillants agents militaires et sécuritaires. Le conseil national de sécurité planche sur des sujets brûlants La situation sécuritaire générale dans le pays, la lutte anti-terroriste notamment à Chaâmbi, la situation sécuritaire en Libye et l’évolution de l’affaire de l’enlèvement des deux diplomates kidnappés, ont été à l’ordre du jour du conseil national de sécurité, tenu ce lundi 21 avril à Carthage, sous la présidence du chef de l’Etat, Moncef Marzouki, et en présence du président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar, et du chef du Gouvernement, Mehdi, Jomaâ. Ont pris part également à ce conclave sécuritaire, le ministre de la Défense, Ghazi Jribi, le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, le ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, le ministre délégué au ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité, Ridha Sfar, de hauts officiers militaires et sécuritaires, et l’ambassadeur de Tunisie en Lybie. Le chef du gouvernement a déclaré aux médias à l’issue de cette réunion que le conseil a étudié notamment la situation en Libye, à la suite de l’enlèvement des deux diplomates tunisiens, Laroussi Kontassi et Mohamed Ben Cheikh, signalant qu’une cellule de crise a été créée, présidée par le chef de la diplomatie tunisienne, et rassemblant des représentants des deux présidences de la République et du gouvernement, et de plusieurs ministères concernés. Des démarches pour la libération des otages Au sujet de l’enlèvement de nos deux compatriotes, Mehdi Jomâa a souligné que "des dispositions urgentes" ont été prises pour prendre en charge les familles des otages, affirmant que "le gouvernement entreprend toutes les démarches et fait tout ce qui est en son pouvoir en vue de régler ce problème". L’ambassadeur tunisien en Libye mène des actions pour le retour des Tunisiens kidnappés malgré la complexité de la situation, a-t-il dit. Evoquant l’embuscade survenue dans la nuit de samedi à Dimanche à Tizi-Ouzou, à l’Est d’Alger, et suite à laquelle 14 militaires algériens ont été tués, le chef du gouvernement a présenté ses sincères condoléances au gouvernement et au peuple algériens, affirmant que cette opération terroriste ne fera que renforcer la détermination des Algériens à combattre le terrorisme. "Les frères en Algérie se prévalent de réussites dans la lutte contre ce phénomène", a-t-il ajouté. La Tunisie et l’Algérie ont un seul ennemi, nos efforts et nos soldats sont unis pour éradiquer ce phénomène terroriste, qui menace notre présent et notre avenir, a-t-il dit, indiquant que la conjugaison des efforts va permettre de juguler le terrorisme à Chaâmbi et dans d’autres régions. Par ailleurs, le chef du gouvernement a fait état de l’amélioration sensible de la situation sécuritaire dans le pays, soulignant que les opérations se poursuivent à Chaâmbi et qu’il y a un saut qualitatif à ce niveau. Et d’affirmer : "Il n’y a pas de place pour le terrorisme en Tunisie. Il s’agit là d’une voie claire suivie par les différentes unités militaires et sécuritaires. Nous allons vers le terrorisme, avant qu’il ne vienne vers nous, les agents militaires et sécuritaires donnent l’exemple en la matière". La lutte contre le terrorisme requiert des efforts intenses, et notre action dans ce domaine évolue d’une manière sensible, a-t-il déclaré, signalant qu’il existe une meilleure coordination entre les différentes unités militaires et sécuritaires, ce qui a permis de prendre les choses en main et d’avancer dans ce domaine. Gnet
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