Tunisie : Une meilleure politique migratoire pour préserver les droits des expatriés |
Publié le Vendredi 09 Novembre 2018 à 14:25 |
Quand on parle de migration, on pense à ces milliers d’embarcations clandestines qui essayent de passer les frontières européennes afin de trouver un avenir meilleur. Depuis le vent révolutionnaire qui a soufflé sur la rive sud de la méditerranée en 2010, des millions de personnes en détresse se sont précipitéEs vers les côtes européennes mais aussi parfois vers la mort. Au-delà de ce cliché, il y a la migration dite légale. Ces millions de personnes, souvent jeunes diplômés qui souhaitent s’installer en Europe pour travailler. Mais ce dont on parle le moins c’est de l’après… que deviennent ces millions de migrants en quête de vie meilleure pour eux et leurs enfants ? Sont-ils en sécurité, sont-ils assurés de trouver un emploi décent ? C’est dans ce cadre que le ministère des Affaires sociales tunisien et le Bureau International du Travail (BIT) ont organisé un atelier de lancement d’un programme d’appui à l’amélioration de la gouvernance des migrations au Maghreb. En tout, quatre pays sont concernés par ce projet : Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie. Financé par l’Agence italienne de coopération pour le développement, ce programme vise à mieux encadrer ces pays dans leur politique migratoire. Mohamed Belarbi, Conseiller technique au BIT nous explique : "Nous parlons des migrants dits de travail. Nous considérons que ces travailleurs, en situation régulière ou non, doivent être protégés. Il faut donc qu’ils aient accès à des informations, à la justice, à des opportunités…Pour cela il faut qu’il y ait des politiques, des orientations et des engagements. Il faut des rapprochements entre politiques de l’emploi et politiques migratoires".
De son côté, la Tunisie a engagé depuis 2012 une stratégie nationale migratoire. Elle vise à promouvoir l’émigration, protéger les droits des Tunisiens à l’étranger et à assurer une meilleure intégration dans le processus de développement. Le nombre des Tunisiens installés à l’étranger est estimé à 1.4 million, ils résident, en majorité, dans des pays de l’Europe et notamment en France. Les migrants tunisiens vers l’étranger représentent un chiffre de13 mille par an, dont 37% se déplacent à la recherche d’un travail, 24% pour poursuivre leurs études et le reste pour des raisons de rapprochement familial. Par ailleurs, un ministère chargé de la migration et des Tunisiens à l’étranger a été créé lors du tout récent remaniement ministériel. Depuis quelques années, les candidats à la migration, régulière ou non, ont de plus en plus de difficultés à atteindre leur objectif. Celui de se voir offrir une vie meilleure. En effet, la montée des extrêmes et du populisme dans de nombreux pays européens, souvent point de chute des migrants, ne favorisent pas leur intégration sociale et économique. Pourtant, la baisse significative de la démographie en Europe pose question. C’est le cas, pour exemple, de l’Allemagne. Selon une étude récente, la population active allemande pourrait passer de 42,9 millions de personnes aujourd’hui à 29 millions en 2050, si rien n’était fait. Wissal Ayadi |