Tunisie : Une pluviométrie record, les réserves des barrages s’améliorent

Publié le Jeudi 06 Décembre 2018 à 16:20
Avec les dernières pluies, la situation hydrique du pays s’améliore sensiblement. Les réserves nationales s’élèvent désormais à un milliard 221 millions m 3, contre 595 millions m3 l’année dernière. Cette bonne pluviométrie est de nature à détendre, un tant soit peu, la problématique du stress hydrique ; elle intervient après trois années de déficit pluviométrique et de sécheresse. 

La Tunisie a enregistré à l’automne 2018 des pluies record ; la moyenne nationale est dépassée dans 23 gouvernorats, indique le ministère de l’Agriculture. Du 1er septembre au 03 décembre 2018, d’importantes précipitations se sont abattues sur nos contrées du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Le Cap-Bon a été submergé : 389 millimètres ont été enregistrés dans le gouvernorat de Nabeul, (contre 178 mm, au cours de la même période de la saison écoulée). Kébili est la région où il a plu le moins, avec 8 millimètres, contre 42 mm la même période de l’année passée, selon le  ministère de l’Agriculture qui a fait le point hier, chiffres à l’appui, sur l’état des ressources hydriques.

Les quantités enregistrées à Bizerte ont atteint 357 millimètres, contre 190 millimètres pendant la même période de la saison écoulée, suivi par Jendouba (325 millimètres), Béjà (274 millimètres), Monastir (253 millimètres), Sousse (247 millimètres), et le Grand-Tunis (225 millimètres).

Cette importante pluviométrie a permis de réapprovisionner les  barrages, qui étaient à sec, sinon peu pourvus. Leurs ressources sont ainsi passées de 113 millions m3, le 03 décembre 2017 à 702 millions m3, le 03 décembre 2018.

Les réserves sont réparties sur les gouvernorats du Nord (493 millions m3 contre 98 millions m3 pendant la même période de l’année écoulée), les gouvernorats du centre (133 millions m3 contre 10 millions m3 pendant la même période de l’année écoulée), et le Cap-Bon (76 millions m3 contre 5 millions m3 pendant la même période de l’année dernière).

Le taux de remplissage des barrages :
*Sidi Salem (39 %) : 213 millions m3 en 2018, contre 102 millions m3 en 2017
*Sidi el-Barak (98%) : 281 millions m3 en 2018, contre 126 millions m3 en 2017
*Sejnane (76 %) : 102 millions m3 en 2018, contre 35 millions m3 en 2017
*Bou Hertma (37 %) : 41 millions m3 en 2018, contre 30 millions m3 en 2017
*Mellag : (65 %) : 33 millions m3 en 2018, contre 5 millions m3 en 2017
*Nebhena : (31 %) : 18 millions m3 en 2018, contre 5 millions m3 en 2017.

Hamadi Habaeib, Directeur Général de la planification et des équilibres hydriques au ministère de l’Agriculture, a déclaré hier au JT d’el-Wataniya, que ces importantes précipitations avaient un impact sur les réserves, la nappe phréatique et l’élimination de la salinité au niveau de la nappe.

Les barrages sont interconnectés et nous avons plusieurs axes de transfert, a-t-il ajouté.

Sauf que les experts pointent la vétusté de l’infrastructure de transfert, d’irrigation et des conduites de la SONEDE qui est à l’origine d’un fort taux de déperdition, au niveau des quantités transférées. Ils pointent un problème de gestion et de gouvernance de l’eau. Ces problèmes, ajoutés au déficit pluviométrique des dernières années, ont été pour beaucoup dans les perturbations et les coupures d’eau, dont plusieurs régions ont grandement pâti.

Le ministère de l’Agriculture se prépare dès à présent à la saison estivale. Le secrétaire d’Etat aux ressources hydriques et à la pêche, Abdallah Rabhi, a présidé hier une séance de travail sur le suivi des plans d’approvisionnement en eau potable pour l’été 2019 dans le gouvernorats du Kef, de Gafsa, Sidi Bouzid, Zaghouan et Tataouine. Les plans à mettre en œuvre ont été examinés, avec une focalisation sur les points noirs, et les problèmes enregistrés dans de nombreuses régions.

Il a été ainsi convenu d’éviter le retard en termes de forages, d’écourter les procédures administratives, pour ce qui est du tri des appels d’offre, de relancer les conseils régionaux des eaux, et de parachever les programmes avant l’avènement du mois de Ramadan.

D’autres décisions ont été prises liées à la relance des commissions de lutte contre le raccordement et le forage anarchique dans ces gouvernorats, et à la mise en place d’un programme spécifique au gouvernorat de Gafsa, dont certains réseaux étaient l’objet d’attaques. La SONEDE devra, par ailleurs, élaborer une synthèse des principaux programmes destinés à chaque gouvernorat.

Le ministère de l’Agriculture consacre les 2/3, soit 60 % de ses investissements aux projets hydriques,  au cours du quinquennat 2016 – 2020.
Gnet