Un projet pour promouvoir l’enseignement de l’anglais en Tunisie |
Publié le Mardi 30 Octobre 2018 à 14:59 |
La Tunisie et la Grande-Bretagne ont signé ce mardi à Tunis un projet d’appui à l’enseignement de l’anglais dans les écoles tunisiennes. Il s’agit d’un projet de partenariat entre le ministère de l’éducation et le British Council. L’objectif est de former le corps enseignant à de nouvelles méthodologies.
La langue anglaise sera à compter de l’année 2019/ 2020 enseignée dès la quatrième année primaire. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem en marge du lancement de ce projet. Cette nouveauté sera effective dès la rentrée prochaine dans toutes les écoles du pays. L’objectif étant d’améliorer le niveau d’anglais des élèves tunisiens. « L’anglais est un instrument vital pour tous les élèves. Cela leur permettra d’ouvrir de nouvelles perspectives de formation et d’emploi. Apprendre les langues aux enfants dès leur jeune âge c’est un pari qu’a pris la Tunisie depuis longtemps, et que nous sommes aujourd’hui en train de renforcer. Ce partenariat avec le British Council sera un véritable outil pour réussir », nous confie le ministre.
Dans un monde de plus en plus globalisé et numérique, l’apprentissage de l’anglais apparait comme un acquis essentiel. Le Projet d’Appui à l’Anglais permettra, via le British Council, de former le corps enseignant à de nouvelles techniques et méthodologies d’enseignement. Tony Fisher, chef de projet au British Council nous explique.
« Ce projet s’appuie sur 3 axes. La langue anglaise, les cours et la pédagogie. Ce sont les trois priorités du ministère de l’Education. Nous visons essentiellement les professeurs, les assistants pédagogiques et les inspecteurs. Pour atteindre tous les professeurs du pays, nous devons tout d’abord former leur propre formateur. Nous allons travailler avec toutes les régions, pas seulement les grandes villes ». Autre objectif de ce programme, sensibiliser les élèves à l’importance de l’anglais dans le monde du travail. Si le français semble être un acquis chez de nombreux Tunisiens, ce n’est pas le cas de l’anglais. En effet, l’enseignement de la langue de Shakespeare à l’école, dès le plus jeune âge, pourrait constituer un moyen de renforcer l’employabilité. De nombreux postes dans des entreprises étrangères restent vacants à cause du faible niveau des Tunisiens. Ainsi dans ce programme, il sera question à la fois de la langue en elle-même, mais aussi de ce qu’on appelle les « Life Skills », autrement dit les « connaissances de la vie ». L’ambassadrice de Grande-Bretagne en Tunisie insiste sur ce point. «Il s’agit de développer la pensée critique, la notion de débat, la prise d’initiative, l’autonomie. C’est dans cette logique là que les employeurs recrutent de nos jours. Ils ne cherchent plus uniquement les compétences techniques ».
Une centaine de professeurs ont répondu présents à cette conférence. Parmi eux, Salwa Maaoui. Elle est professeur d’anglais dans un lycée de Siliana. Elle se réjouit de ce genre d’initiative mais déplore le manque de moyens dans les écoles de l’intérieur du pays.
« Ce projet est une bonne chose car cela nous permettra d’acquérir de nouvelles connaissances dans l’enseignement de l’anglais. Mais ce genre de programme ne peut marcher que dans les grandes villes parce que c’est là bas que l’Etat met tous les moyens. Dans les régions de l’intérieur du pays, nous manquons de moyens pour faire efficacement notre travail. Par conséquent, les professeurs baissent les bras et les élèves se désintéressent complètement ». Donner tous les moyens nécessaires aux enseignants semble ici être la clé de la réussite de nos enfants. C’est le principe anglo-saxon du « Teaching for Success », enseigner pour réussir. L’intégration de l’anglais dès l’enseignement de base est un premier pas vers la réussite. Dans un pays en phase de transition comme la Tunisie, l’éducation reste un défi important à relever. Encore faudrait-il y mettre les moyens.
Wissal Ayadi |