Deux journalistes de France 3 enlevés en Afghanistan |
Publié le Jeudi 31 Décembre 2009 à 19:08 |
![]() L'information n'a pas été confirmée ni par la chaîne de télévision ni par le ministre français de la Défense Hervé Morin, présent en Afghanistan, mais tous deux ont indiqué qu'on était sans nouvelles des journalistes depuis mercredi. L'enlèvement s'est produit à une soixantaine de km de Kaboul, dans la province montagneuse de Kapisa où sont déployés environ 700 soldats des 2.800 soldats que la France compte sur le sol afghan au sein de la force de l'Otan.
"Les deux journalistes, accompagnés par leur traducteur afghan, le frère et le cousin du traducteur, ont été enlevés sur la route entre Surobi et Tagab", à une soixantaine de km de Kaboul, a déclaré à l'AFP une journaliste française qui travaille avec eux, sous couvert d'anonymat. Selon elle, les cinq hommes ont été enlevés par "des talibans qui leur ont tendu un guet-apens" dans le village d'Omarkheyl, à mi-chemin entre Tagab et Surobi.
"On est sans nouvelles depuis 48 heures", a déclaré Paul Nahon, le directeur des magazines du groupe, ajoutant que le journaliste et son cameraman étaient venus Afghanistan pour une quinzaine de jours pour réaliser un magazine.
En visite sur les bases françaises en Afghanistan pour le nouvel an, le ministre Hervé Morin a également indiqué être "sans nouvelles de deux journalistes français" disparus depuis mercredi, en affirmant n'avoir reçu "aucune revendication d'aucun groupe".
"Aucune hypothèse n'est donc à exclure et nous mettons en oeuvre tous les moyens pour entrer en contact avec eux", a-t-il poursuivi sur la base française de Nijrab, au nord-est de Kaboul. L'équipe de journalistes était arrivée mercredi matin dans le village de Surobi pour rencontrer un contact qui leur aurait permis d'aller ensuite sur la route menant à Tagab, dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul.
"Le contact a prévenu les talibans qui ont tendu un guet-apens à nos journalistes", a précisé la journaliste française.
Les forces françaises déployées dans la province de Kapisa sont mobilisées pour les retrouver, ont-elles indiqué à l'AFP.
Les violences à Kapisa sont moins fréquentes que dans le sud du pays mais des incidents y sont régulièrement recensés, en particulier dans le district de Tagab, qui contrôle un accès stratégique à la capitale.
|
Commentaires
Ecrit par Dédé 03-01-2010 13:41
Tu lis mes commentaires en diagonale ou de droite à gauche pour me faire dire ce que je n'ai pas dit ?
...et puis je vois que tu théorises mal sur le journalisme ou que tu débites, ce qu'on raconte sur les bancs des écoles et que la réalité contredit irrévocablement.
C'est vrai l'exercice d'un journalisme positif peut s'ériger en contre pouvoir quand il se donne comme mission d'informer au sens d'éclairer l'opinion publiques sur des faits réels, sur des évènements vécus ou sur des enjeux.
Le journaliste digne d'exercer sa profession est celui qui sait faire abstraction de ses opinions et de sa culture personnelles pour présenter au public les faits en toute objectivité selon l'éthique de la profession et les valeurs universellement reconnues.
Dans ce contexte, il ne doit plus y avoir de place pour les "mercenaires de la plume", ni pour les pêcheurs dans les eaux troubles, ni aux agitateurs des opinions, ni aux comploteurs.
La communication est une arme redoutable mais c'est une arme à double tranchant.
Érigée en une forme de sorcellerie quand elle veut s'adresser à notre subconscient, elle peut se retourner contre ses instigateurs et peut être mise à nue devant la réalité tangible présentée par des "exorcistes" imbus de vérité, d'équité et de justice.
Détenue par le pouvoir de l'argent et prisonnière des lobbies et de certains pouvoirs politiques totalitaires ou qui tendent vers le totalitarisme, la communication devient un outil pervers de désinformation, de propagande et de manipulation de masse de l'opinion publique.
Elle légitime, contrairement au bon sens et à toute logique tout ce qui est illégitime, elle détruit des États, des pays et des valeurs et destitue des hommes qu'on ne peut classer que parmi les grands pour instaurer désordre et soutenir des tyrans.
Face à ce pouvoir exorbitant sans cesse soutenu financièrement et par les armes, la liberté d'expression, la liberté d'opinion et la conscience individuelle et collective sont le meilleur Rampart contre toutes les formes d'endoctrinement, de bourrage de crane, de désinformation à des fins d'asservissement.
Il revient au peuple et à son élite de faire la part des choses et de constituer des boucliers efficaces contre l'hégémonie pernicieuse d'une forme de journalisme qui se nourrit de mensonge et qui verse dans l'agitation publique.
La liberté de penser, la liberté de s'exprimer est une condition sine qua none d'équilibre entre les différents pouvoirs
Ecrit par Ben Whirlpool 02-01-2010 15:10
D'abord, les journalistes n'ont pas un pouvoir institutionnel qui nécessiterait de s'appuyer sur une légitimité: ils détiennent un contre-pouvoir qui tire sa seule légitimité de ses lecteurs, libre à eux de les lire ou non. S'il est vrai que l'existence de journalistes ne garantit pas l'objectivité de l'information (pour atteindre celle-ci un grand nombre de journalistes de cultures et d'opinions diverses est requise), il n'en reste pas moins que leur absence engendre à coup sûr manipulation et propagande.
Enfin, je terminerai par ce qui me semble le plus paradoxal dans les réactions:
- l'un réclame un "débat" sur la nécessiter de limiter la liberté d'expression !!! Mais, cher "@gnet", lorsque la liberté d'expression est "limitée" ou "encadrée", y a-t-il un vrai débat possible ?
- tel autre, qui réclamait naguère plus de démocratie, fait à présent le jeu de ceux que la libre information gêne aux entournures: une démocratie sans liberté d'informer, c'est comme une foi sans liberté religieuse, cher Dédé, c'est un faux-semblant.
Ecrit par Dédé 02-01-2010 11:47
Sous couvert d'informer le public sur les évènements qui se déroulent ici et là, beaucoup de journalistes se font volontiers des instruments de manipulation et d'encadrement de l'opinion publique.
En service commandé ou selon leur libre arbitre, ils habillent l'évènement et lui donnent la coloration qui correspond le mieux à leurs idéologies ou celles de leurs maitres.
Ce n'est pas pour le plaisir d'informer objectivement les masses et de leur permettre de se forger en toute liberté des opinions et une culture saines que les puissances financières et les grands lobbies cherchent, pour des raisons économiques et politiques, à inféoder le secteur et agir les opinions et les choix du public qui sous plusieurs pressions est devenu très vulnérable et capable d'"avaler" tout ce qu'on lui présente sans discernement.
Les images, les mots abondent porteurs d'informations qui atterrissent très altérées sous l'œil et à l'oreille du téléspectateur et de l'auditeur devenu de plus en plus passif.
Il n'en demeure pas moins que certains médias veillent au respect de l'éthique du métier d'informer mais ces médias subissent des attaques soutenues et des campagnes de désinformation visant à les discréditer aux yeux du public.
Aussi, il existe une catégorie de journalistes qui n'ont du métier que le nom, ils vendent leurs services aux plus offrants et sont capables de soutenir, au gré de la demande, la chose et son contraire.
Je ne voudrais pas parler des journalistes du sérail qui sont incritiquables, intouchables et jouissent d'une immunité qui les placent au dessus du monde réel.
Ecrit par @gnet 02-01-2010 08:57
Je pense que le commentaire de Amîn mériterait un article et un débat sur votre forum. La rédaction de Gnet pourrait ainsi encore une fois se démarquer un peu plus de ses confrères tunisiens mais aussi et surtout de ses confrères occidentaux pour qui ce sujet est totalement tabou pour les journalistes ! Nous comptons sur vous pour écrire un article objectif même si je me doute bien que comme tous vos confrères, il vous sera difficile d'être objectif concernant votre propre métier ! Il me semble cependant intéressant de connaître le point de vue des internautes tunisiens : sont-ils tous lobotomisés par la propagande du politiquement correcte qui pose la liberté d'expression comme un droit totalement inaliénable ou bien proposent-ils des solutions pour encadrer cette liberté et dans ce cas, dans quelle mesure et par quels moyens encadrer ce droit ? C'est ce qui serait intéressant de recueillir comme idées sur le forum...
Ecrit par amîn 01-01-2010 12:48
Comment le monde a-t-il pu se laisser prendre au piège par cette corporation d'hommes et de femmes aux ego surdimensionnés et que leur pouvoir illégitime ne fait que renforcer ?