Hassan Nasrallah révèle des vérités sur la Syrie, l’Iran et le chiisme

Publié le Mardi 04 Septembre 2012 à 12:07
Hassan NasrallahHassan Nasrallah, chef du Hezbollah, a exprimé son soutien à tout régime qui est dirigé contre Israël et appuie les mouvements de résistance.  Il a estimé qu’il existe en Syrie "un régime contre Israël qui s’est tenu aux côtés de la résistance et a exprimé ses dispositions pour le dialogue et la réforme".

Hassan Nasrallah a révélé lundi soir dans une interview accordée à Ghassen Ben Jeddou, diffusée en direct sur sa nouvelle chaîne AlMayadeen,  qu’il s’est rendu en Syrie au début des événements et s’est entretenu avec Bachar al-Assad qui "a exprimé sa conviction de la nécessité de mener des réformes", indiquant que "l’opposition syrienne n’avait pas une volonté pour le dialogue, mais son but était de faire tomber le régime, c’est ce qui a amené les choses à l’affrontement". Selon Nasrallah, "le but des pays occidentaux est de faire tomber le régime syrien avec ce qu’il représente, de changer ses choix, et non de faire chuter Bachar al-Assad en personne".

D’après le chef du Hezbollah, "il n’y a de solution autre en Syrie, que l’arrêt des combats et le dialogue entre l’ensemble des parties syriennes", écartant toute intervention militaire occidentale. "Les cris de l’opposition syrienne sont dus au fait que les Etats-Unis ne sont pas disposés à cela. Les Etats-Unis ne cherchent pas le maintien du régime syrien, mais veulent que la guerre se prolonge pour que l’Etat et l’armée soient détruits", a-t-il dit.

Nasrallah a considéré que "les Etats-Unis jouent un rôle israélien dans la région, alors que l’Iran a un rôle palestinien". "Téhéran consent un effort réel au sein du mouvement des non-alignés et affiche une coopération avec toute tentative de solution en Syrie", a-t-il indiqué. Il a par ailleurs prévenu que "ce serait une faute colossale de conférer à ce qui se passe en Syrie une dimension confessionnelle, tout en qualifiant ce qui se passe "de conflit confessionnel". A ses yeux, "l’enlisement dans cette direction ne sert pas la  réforme, ni l’opposition syrienne, car le résultat est la partition du pays". Il a imputé la responsabilité aux élites et aux oulémas pour conduire un dialogue sérieux et discuter les questions qui contribuent à l’exacerbation des tensions entre sunnites et chiites. Hassan Nasrallah a démenti qu’il y ait une tentative de former un croissant chiite dans la région, ou d’y propager le chiisme. "Nous vivons dans un monde ouvert, il y a des chiites qui se convertissent au sunnisme, et inversement". Il s’en est pris aux tenants du Takfir (ceux qui traitent les gens de mécréants), indiquant "qu’ils étaient aidés par les GI’s en Irak pour perpétrer des attaques suicide dans les mausolées et autres lieux de culte sunnites et chiites et semer la discorde interconfessionnelle". Hassan Nasrallah a dit qu’il n’a pas besoin "d’une attestation de personne quant à son appartenance à l’Islam", fustigeant que "l’effusion du sang des chiites soit tolérée par des musulmans", et appelant les oulémas sunnites à condamner clairement cela. Il a indiqué que "l’ayatollah Khamenei a affirmé clairement qu’il est prohibé par la Charia de s’attaquer aux califes du prophète  et à Sayda Aïcha (mère des croyants)", en allusion à ce sujet de tension permanent entre sunnites et chiites, sur fond de leur scission historique.  

Hassan Nasrallah a mis en garde contre le fait qu’Israël tire profit de ce qui se passe dans la région, estimant que le but est que "la Palestine soit oubliée". Selon ses dires, "al-Qods est une responsabilité morale et  religieuse pour tout mouvement de résistance". Il a signalé que "les évolutions survenues en Tunisie, Egypte, Libye, Bahreïn et Yémen avaient commencé à instaurer un environnement stratégique favorisant la résistance, aux dépens d’Israël".

Pour le chef du Hezbollah, "la manière avec laquelle les médias traitent les événements en Syrie, et l’envoi d’armes et d’argent à ce pays, suscitent des soupçons quant aux buts de ce qui se passe", exprimant son espoir de voir apparaître la formation d’un climat stratégique en faveur de la cause palestinienne.

Par ailleurs, Hassan Nasrallah a écarté une guerre israélienne contre l’Iran, pour "des raisons israéliennes intérieures, et autres internationales liées à ses alliés". Il a fait assumer aux Etats-Unis la responsabilité de toute agression israélienne contre l’Iran, considérant que ce dernier est capable de frapper les bases américaines dans la région.

Au sujet de la résistance, le chef du Hezbollah  a déclaré qu’en cas d’agression israélienne, "nos choix seront ouverts, et nous n’allons pas nous borner à la défense mais peut-être allons-nous rentrer à al-Khalil". Il a indiqué qu’"Israël a des faiblesses extrêmement importantes , nous travaillons dessus et nous essayons de les exploiter", affirmant que la résistance dispose "d’une force influente et est en mesure d’avoir une capacité réelle de dissuasion, chose qu’elle a su montrer par le passé". Il a averti : "nous n’aurons pas de limites, si l’ennemi israélien daigne nous agresser sans limites. Lorsqu’Israël menace de détruire le Liban, nous devons dire que cette époque est révolue". Il a fait part de l’existence de "sites et de plateformes de lance-missiles qui seront à l’abri d’une première frappe israélienne, et sont à même de transformer Israël en enfer". Nasrallah a exclu que le Hezbollah détient des armes chimiques. "Nous ne disposons pas d’armes chimiques et le fait d’en faire usage est interdit par la charia".

Sur la situation intérieure au Liban, le chef du Hezbollah a souligné que la crise au Liban est politique et le gouvernement actuel est beaucoup plus productif que les gouvernements précédents. "Si le gouvernement actuel démissionne, on ne pourra pas former un autre gouvernement dans moins d’une année", a-t-il déclaré.


 

Commentaires 

 
+2 #1 Nasaraka Allah Ya Nasrallah!
Ecrit par Léon     05-09-2012 20:43
Au lieu d'écouter ces révolutionnaires à la con, vous ferez mieux d'écouter celui qui a haussé le prix de la vie de l'être arabe à l'argus.
Vive Emir Al Mouminines Hassan Nasrallah!
Ton frère Sunnite.
 
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