L'émir du Qatar passe le flambeau à son fils, cheikh Tamim |
Publié le Mardi 25 Juin 2013 à 09:49 |
![]() "Le moment est venu d'ouvrir une nouvelle page dans l'histoire de notre nation qui verra une nouvelle génération assumer les responsabilités avec ses idées innovantes", a-t-il dit dans un discours télévisé qui n'a duré que sept minutes. L'émir, qui lisait son texte assis à son bureau, a ajouté qu'il faisait "entièrement confiance" à son fils qui, a-t-il dit, "a les qualifications requises pour cette responsabilité et est digne de confiance". La succession était attendue, la chaîne de télévision qatarie Al Djazira rapportant lundi que l'émir avait informé les membres de la famille royale et les principaux responsables politiques du pays de sa décision. L'abdication de l'émir en faveur du prince héritier était évoquée depuis plusieurs mois. Ce changement générationnel ne devrait pas, selon les experts, bouleverser la politique étrangère très active de l'émirat, qui s'appuie sur ses formidables réserves de gaz naturel. Agé de 61 ans, l'émir du Qatar était arrivé au pouvoir en juin 1995 à la faveur d'un coup d'Etat contre son père. Selon des diplomates arabes et occidentaux, il entendait assurer une transition en douceur à la tête de l'émirat de 1,7 million d'habitants, dont seulement 250.000 Qataris. Cheikh Tamim, qui a été désigné héritier du trône en 2003, est, à 33 ans, bien plus jeune que la moyenne des dirigeants des pays du Golfe. Né en 1980, éduqué en Grande-Bretagne, passé comme son père par la prestigieuse école militaire de Sandhurst, il est décrit par les uns comme plus conservateur que l'émir actuel, par d'autres comme "affable et doté d'un grand sens de l'humour". "Il est très chaleureux et extrêmement pragmatique. Quand il y a un problème, il essaie de le résoudre", dit une source diplomatique, selon laquelle "sa vision du monde est très proche de celle de son père", qui a soutenu les révoltes arabes, et particulièrement les Frères musulmans, et a réinvesti massivement les revenus considérables de la production de gaz naturel de l'émirat. Cheikh Tamim, qui a joué un grand rôle dans l'obtention de l'organisation de la Coupe du monde de football de 2022, est également le propriétaire du PSG, le club français, via Qatar Sports Investments (QSI). Mais ce fan de sport, par ailleurs commandant en chef adjoint des forces armées du Qatar, a endossé ces dernières années un rôle plus visible dans les affaires générales de l'émirat. En 2011, en plein "printemps arabe", il a présidé une réunion du groupe de contact sur la Libye. Il a également participé à des discussions importantes avec l'Arabie saoudite. Il est enfin très impliqué dans le projet que supervise sa mère, Moza bint Nasser al Missned, Education City, un réseau d'universités occidentales disposant d'antennes à Doha. La date précise de la succession n'a pas encore été divulguée. Des sources diplomatiques avaient récemment dit à Reuters s'attendre à ce que la transition débute dans le courant de l'été avec la démission de Cheikh Hamad ben Djassim al Thani, qui cumule les fonctions de Premier ministre et de ministre des Affaires étrangères. Pour Eman Ebed Alkadi, analyste d'Eurasia Group, il ne faut donc pas s'attendre à des changements majeurs, tant dans les priorités intérieures qu'en matière de politique étrangère. "Tamim contrôle depuis quelque temps un certain nombre de politiques essentielles pour le pays et partage le point de vue de son père sur le développement économique du Qatar et sur la politique de diversification de l'économie", estime-t-elle. Le budget qatari a par ailleurs été établi jusqu'à 2016-2017, et avec la préparation de la Coupe du monde 2022 qui bat son plein, il y a peu de chances pour qu'on assiste à un bouleversement politique, ajoute Eman Ebed Alkadi. Selon un diplomate occidental, la Coupe du monde est sans doute la meilleure garantie que le nouvel émir ne sera pas tenté d'imposer au Qatar un virage trop rigoriste. "C'est un grand supporter de Manchester United, et du sport en général. Ce n'est pas la caractéristique première d'un salafiste", note-t-il en référence au courant de pensée rigoriste dominant en Arabie saoudite. "Il ne peut pas donner soudainement au pays une orientation islamiste avec 2022 en ligne de mire." |
Commentaires
Ecrit par Fan-Club 25-06-2013 16:23
Dans un émirat de "complots" et de "traitrise", le Cheikh Tamim doit se méfier terriblement du fameux Hamad bin Jasem ou HBJ dévoué lui aussi corps et âme à Washington & à Israël et qui n'a aucune raison de s'effacer!
les luttes fratricides ne devraient donc pas tarder. Breaking news soon on Al Jazeera?!!
Ecrit par la réalité 25-06-2013 14:31