L'italien Fiat monte à bord de l'américain Chrysler

Publié le Samedi 02 Mai 2009 à 12:07
Fiat vers l'appropriation de ChryslerOuest France- Chrysler a évité le précipice de justesse, jeudi. Le troisième constructeur américain, derrière General Motors et Ford, s'est placé sous la protection de la loi sur les faillites. Ce qui le met à l'abri, le temps de se restructurer. Il reçoit le renfort de l'italien Fiat qui, sans dépenser un euro, mais en apportant sa technologie, rafle un cinquième de son capital. Et plus si affinités : 30 % d'abord, voire 51 % à terme.

Chrysler, qui exploite les marques Dodge et Jeep, souffre comme les autres de la crise économique. Plus que les autres encore, car le groupe, depuis plusieurs années, n'en finit plus de perdre du terrain et de l'argent. Il ne vend plus que sur un marché américain sinistré et ses gros et gourmands modèles de 4X4 et de pick-up n'ont plus guère la cote quand le pétrole augmente, que le souci de l'environnement grandit et que le portefeuille des clients s'amaigrit.

C'est le président Barack Obama, faute d'un accord entre les créanciers de Chrysler, mais après que les syndicats ont accepté des efforts du personnel, qui a tranché ce long et mauvais feuilleton où l'État fédéral a englouti 3 milliards d'euros depuis décembre. Il est prêt à en remettre le double pour assurer la survie du groupe.

Aux côtés de Fiat, le sauvetage est assuré par le gouvernement américain qui prend, et c'est historique dans l'automobile, 8 % de Chrysler. Le Canada, où travaillent environ 9 400 des 54 000 salariés mondiaux du constructeur, prend 2 %. Un nouveau fonds assurant la couverture santé des retraités recevra 55 %.

Cet accord est une belle revanche pour Fiat, lui-même au borddu gouffre, au début des années 2000, qui a effectué un spectaculaire rétablissement sous la houlette de Sergio Marchionne, arrivé en 2004.

Ce patron décontracté, qui lorgne également sur Opel, la filiale de General Motors, est persuadé qu'il ne restera après la crise que quelques groupes mondiaux capables de produire environ six millions de véhicules par an. Faites le calcul : les deux millions de Fiat plus les quatre millions de Chrysler, cela fait justement six millions. Fiat, c'est-à-dire aussi Lancia, Alfa Romeo, Ferrari et Maserati, pense apporter à Chrysler sa connaissance des voitures économes. Il lui ouvrira son réseau de distribution en Amérique latine et en Europe. En échange, le groupe italien aux 200 usines et 198 000 salariés accède au marché américain.

 

Commentaires 

 
#1 Fin de règne
Ecrit par Titus     04-05-2009 17:15
Dans un système capitaliste de totale liberté, la notion de crédit prend une importance fondamentale dans le processus de production tant au sens propre que figuré. On considère en effet, que tout produit industriel est le résultat d'une combinaison des trois facteurs de production qui sont le capital argent, le capital technologique et le capital humain appelé aussi force de travail. Tout en admettant en théorie, l'égale importance de chacun de ces facteurs dans le processus de production, une attention particulière est réservée au facteur crédit (capital argent) au sens qu'il est le catalyseur, le liant ou le moteur de toute entreprise humaine. Plus une entreprise industrielle est grande, plus ses besoins en crédit sont énormes. Les places financières ou marchés de gros de l'argent permettent, dans un système capitaliste, la rencontre entre demandeurs de prêts (les entrepreneurs) et les prêteurs d'argent (banques) à s'entendre, selon des modalités de transactions prédéfinies, à échanger titres, actions ou prise de participation contre de l'argent. Le cycle de production ainsi entamé est à même de générer le produit tant espéré et, dont le prix de vente doit couvrir forcément, toutes les dépenses concédées pour son élaboration plus un profit, à la grande satisfaction de tout un chacun y compris l'Etat gardien et garant de la bonne marche du système. Le bon sens, chose la mieux partagée entre les divers acteurs économiques pour perdurer le processus de production et accumuler les profits, semble la chose qui manque le plus aux gouvernants dans leur politique de répartition de ces mêmes profits.

Les Etats unis d’Amérique, pays capitaliste par excellence, croit fondamentalement que, la pérennité du système ne relève pas de ce bon sens mais, elle est intimement liée à l’exercice de son autorité absolue sur les quatre coins du monde. Pour cela, il faut doter sa puissance économique d’une puissance militaire adéquate capable d’éradiquer tout insoumission, rébellion ou récalcitrant ne voulant rentrer sous son girond. Ils espèrent de la sorte faire converger vers eux, résignés ou volontiers, les épargnants du monde entier, à l’infini… négligeant par la même occasion, le fardeau financier insupportable qu’une telle puissance militaire puisse nécessiter. Ajouter à cela les hémorragies chroniques toutes aussi financières causées par des guerres infinies. Résultat. Un pays saigné à blanc ! Un système de crédit qui s’effiloche, des géants de l’industrie qui font naufrage aves des milliers d’autres moins importantes industries …

La venue du Président Oba ma au chevet de Chrysler n’est autre qu’une visite, que rend un Curé pour un ultime adieu à un concitoyen trépassant. Quant à la prise de participation de FIAT dans le capital de Chrysler ce n’est qu’une scène d’une danse de loups bien plus générale qui pointe à l’horizon d’un pays qui fût la Première Puissance au Monde. Les Etats Unis d’Amérique. Quel Gâchis !
 
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