L’Egypte durcit les sanctions contre le harcèlement sexuel

Publié le Vendredi 06 Juin 2014 à 13:32
Les femmes égyptiennes face à l'harcèlement sexuel. AFP - Le phénomène est un véritable fléau en Egypte, où l'immense majorité des femmes sont concernées. Une série de sanctions a été approuvée par la présidence, mais elles restent insuffisantes selon des militants.

La présidence égyptienne a annoncé jeudi l’adoption d’une série de sanctions allant de l’amende à la prison ferme pour punir le harcèlement sexuel, un phénomène qui touche l’immense majorité des Egyptiennes. Le président sortant, Adly Mansour, a approuvé une série d’amendements au code pénal pour lutter contre ce fléau dont souffrent ou ont déjà souffert 99% des femmes dans le pays, selon une étude de l’ONU parue en 2013.

Tout geste, parole ou acte inapproprié à caractère sexuel ou pornographique seront désormais passibles d’au moins six mois de prison, et peuvent être assortis d’une amende allant de 3 000 à 5 000 livres égyptiennes (307 à 513 euros). «Si le harcèlement a pour but d’obtenir des faveurs sexuelles de la victime», la peine peut aller jusqu’à un an de prison et 10 000 à 20 000 livres d’amendes.

Les peines et les amendes peuvent encore être alourdies (jusqu’à 5 ans de prison et 50 000 livres) si le coupable a usé d’un ascendant familial, professionnel ou académique pour faire pression sur la victime.

Ces amendements n’ont «aucune valeur», a réagi un militant, selon qui la question des agressions sexuelles en groupe n’a pas été suffisamment prise en compte. En outre, estime Fathi Farid, fondateur de la campagne «J’ai vu du harcèlement», les nouvelles dispositions du code pénal laissent libre le juge de choisir entre la prison et l’amende.

Depuis la révolte de 2011 qui a chassé du pouvoir Hosni Moubarak, le nombre de cas de harcèlement sexuel s’est multiplié en Egypte, et plusieurs femmes ont été attaquées par des groupes de jeunes hommes lors de manifestations. En mars, le directeur d’une université a suggéré que la tenue d’une étudiante était en partie responsable du harcèlement dont elle était victime, suscitant l’indignation dans le pays.


 

Commentaires 

 
#1 Cela peut paraître paradoxal...
Ecrit par Ben Whirlpool     06-06-2014 23:01
... que ce soit un gouvernement laïque qui protège ainsi les femmes du harcèlement, tandis que celui des Frères Musulmans n'avait pas pris de telles mesures.
En fait, cela ne l'est pas: le harcèlement arrange bien les islamistes qui s'en servent pour imposer le voile, sur le thème "si vous voulez être tranquille, voilez-vous !". Chantage insupportable !
 
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