(Vidéo) Les émeutes s'étendent en Grande-Bretagne

Publié le Mardi 09 Août 2011 à 11:56
AP - La vague de violences urbaines et de pillages qui a déferlé sur plusieurs quartiers de Londres ce week-end, après la mort d'un jeune père de famille tué par la police, a gagné trois grandes villes britanniques, Birmingham, Bristol et Liverpool. Face à ces incidents, les plus graves depuis les émeutes raciales qui avaient embrasé la capitale dans les années 1980, le Premier ministre David Cameron a écourté ses vacances en Italie et devait présider mardi une réunion de crise.

La police a fait état de 334 arrestations, précisant que 69 personnes avaient été formellement accusées d'avoir commis des infractions. Trois des individus interpellés sont soupçonnés d'avoir tenté de tuer un policier, qui a été hospitalisé après avoir été percuté par une voiture dans le nord de Londres tôt mardi matin. Au moins 100 individus appréhendés sont âgés de 21 ans au plus. Environ 35 policiers ont été blessés dans les violences, selon les forces de l'ordre.

A Londres, des groupes de jeunes ont commis des actes de vandalisme pour la troisième nuit consécutive, mettant le feu à des bâtiments, des véhicules et des décharges, pillant des magasins et jetant divers projectiles sur les forces de police. Les troubles se sont propagés des faubourgs de la capitale au quartier aisé de Notting Hill et des actes de vandalisme étaient signalés à Camden, Chalk Farm, Enfield (nord), Hackney (est) et Peckham (sud).

Les services ambulanciers ont traité 16 patients, dont 15 ont été hospitalisés. A Croydon, dans le sud de Londres, la police a déclaré qu'un homme de 26 ans avait été grièvement blessé par balle lundi. Les violences ont semblé s'apaiser mardi matin.

La police a appelé des centaines d'agents en renforts et, fait rare, a déployé des véhicules blindés dans certains des secteurs les plus touchés, tentant de reprendre le contrôle des événements face à la situation chaotique rapportée dans des quartiers de Londres, mais aussi à Birmingham (centre), Bristol (ouest) et Liverpool (nord-ouest).

Les troubles avaient éclaté dans le quartier défavorisé de Tottenham, dans le nord de Londres, durant la nuit de samedi à dimanche, deux jours après la mort d'un homme de 29 ans, père de quatre enfants, tué par balle par les forces de police dans des circonstances controversées.

Parmi les émeutiers, certains disaient protester contre les réductions drastiques des dépenses publiques opérées par le gouvernement. "C'est le soulèvement de la classe ouvrière. Nous redistribuons les richesse", affirmait un jeune homme de 28 ans, qui s'est décrit comme un anarchiste.

La crise va constituer un test majeur pour la coalition gouvernementale du Premier ministre conservateur David Cameron qui a interrompu ses vacances italiennes pour rentrer en Grande-Bretagne et présider mardi une réunion de crise.

Le chef par intérim de Scotland Yard Tim Godwin a assuré mardi qu'il n'y avait pas de projet pour faire appel à l'armée dans la capitale.

A Londres, certains habitants ont appelé la police à déployer des canons à eau pour disperser les émeutiers, ou demander le soutien de l'armée, mettant en cause les responsables des forces de l'ordre, particulièrement après la vague de démissions déclenchées par le scandale des écoutes du tabloïd "News of the World".

"Il y a de la tension depuis longtemps. Les enfants ne sont pas heureux. Ils détestent la police", déclarait Matthew Yeoland, un enseignant de 43 ans, témoin des violences à Peckham. "C'est comme une zone de guerre et la police ne faisait rien. Il y avait trop de gens et pas assez de policiers".

Conséquences des violences à Londres, le match de football amical prévu mercredi entre l'Angleterre et les Pays-Bas au stade de Wembley a été annulé. De même, trois matches de la Coupe de la Ligue prévus mardi à Londres (West Ham/Aldershot, Charlton/Reading, Crystal Palace/Crawley) ont déjà été repoussés à titre de précaution. L'attaquant anglais Wayne Rooney a lancé un appel à l'arrêt des violences, jugeant la situation "embarrassante" pour le pays.

Ces troubles inquiètent pour la sécurité des JO d'été de 2012 dans la capitale, mais le Comité olympique international a assuré qu'il avait confiance dans les autorités britanniques. "La sécurité aux Jeux olympiques est une priorité pour le CIO", a déclaré son porte-parole Mark Adams.



 

Commentaires 

 
#4 @Ben Whirlpool
Ecrit par Léon Al Africain     10-08-2011 12:42
Apparemment tu n'as pas bien suivi les informations après la révolution tunisienne. Les vérités avérées sur son "héros" Bouazizi laisse le tunisien complétement pantois. D'ailleurs tous les tunisiens se demandent actuellement pourquoi toutes ces fausses informations sur Bouazizi (diplômé, exemplaire, citoyen modèle,...). Je te laisse le soin (tsoin tsoin) d'aller vérifier toi-même. Qu'un monsieur comme toi appuie la révolution tunisienne me laisse douter pour la première fois du bienfondé de cette dernière. Appuies-tu aussi la révolution syrienne? Certainement OUI! Et aucun arabe n'est dupe mais c'est vraiment dommage que les peuples arabes se détruisent de leurs propres mains. Il y a quand même un point sur lequel tu as peut-être raison: Tout cela n'aurait pas eu lieu dans une démocratie.
 
 
#3 Exclamation.!
Ecrit par Med Néjib BOUJNAH     09-08-2011 22:35
Je connaissais l'histoire falsifiée par le futur, mais celle falsifiée par le présent, dès-à-présent, je ne la connaissais pas.
 
 
+1 #2 Les dictatures vous disent merci
Ecrit par Ben Whirlpool     09-08-2011 19:02
Comparer les émeutes de voyous qui enflamment Londres aux "révolutions arabes" est-ce rendre service aux démocrates, d'où qu'ils soient ?

Mohammed Bouazizi, diplômé mais sans travail, essayait de faire vivre sa famille en vendant à la sauvette, pour cela une policière l'a giflé et il s'est immolé pour protester contre cet arbitraire insupportable.
Mark Wegan était un petit caïd, au moins trafiquant d'armes sinon de drogue, pisté par la police qui l'a abattu dans des circonstances qui restent à éclaircir.
Comparer les deux n'est-il pas insultant pour M. Bouazizi ?

J'en profite pour signaler un aspect de ces émeutes soigneusement occulté par les médias: le communautarisme qui gangrène la société anglaise a brisé le lien social, le sentiment d'appartenance, la citoyenneté: voilà ce que ça donne.

Le Londonistan n'a jamais mieux porté son suffixe...
 
 
-2 #1 bouazizi
Ecrit par Léon Al Africain     09-08-2011 13:50
Très suspects tous ces soulèvements! y aurait-il une quelconque raison de politique internationale?
Enfin, quelqu'un sait-il comment s'appelle le bouazizi londonien?
 
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